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Publié par Admin le 2/11/2006 (3127 lus)
La Marche Verte, événement historique d'immense envergure et oeuvre caractéristique du génie de Sa Majesté le Roi Hassan II, ne peut être l'objet d'une simple définition matérielle qui se ramènerait à une somme de données. Elle ne peut se définir qu'en fonction de l'imagination et du génie de son auteur Sa Majesté le Roi Hassan II, de l'intelligence de son peuple et, partant, de "l'adéquation souverain/peuple", vieille de plusieurs siècles.

Dès son annonce, la glorieuse Marche Verte, baptisée "Opération Fath" a surpris tout le monde : ةtats et personnes, avertis et profanes, amis et adversaires du Maroc. Les réactions en furent d'ailleurs révélatrices : si nombre d'observateurs se turent et observèrent l'évolution des événements, certains, en revanche, ne manquèrent pas de manifester leur étonnement, voire leur scepticisme ; des organes de presse s'interrogèrent sur le "réalisme" d'une telle entreprise, en estimant que la Marche Verte était "utopique", voire "insensée".
Des questions se multiplièrent, parfois empreintes de dérision.

Aux "comment lancer 350 000 individus dans le désert?", succède le "How they expect 350 000 Moroccans to progress, from Goulimine and Tarfaya Onwards? On camel hump?2".

Une perception superficielle de la Marche Verte, réduite à la simple dimension matérielle, pouvait seule expliquer les propos naïfs et les fausses prophéties des organes de presse en question et des détracteurs du Maroc.

Faire une telle analyse, c'était tout simplement éluder l'histoire du Maroc et ignorer la foi inébranlable que le peuple marocain n'a jamais manqué de manifester chaque fois qu'il s'est agi de défendre ou de reconquérir la terre de ses ancêtres.

Un bref aperçu historique suffirait à convaincre de cette réalité inéluctable. Moulay Hassan Ier n'avait-il pas dit en 1876 : "Je fais le serment de ne pas payer une piastre d'indemnité. L'Espagne peut brûler mes ports, occuper la capitale, ravager le pays ; dussé-je me réfugier dans l'Atlas, je ne traiterai pas. Mes ancêtres sont venus du Sahara, j'y retournerai3".

Dans la même année 1876, soutenu par le peuple tout entier, Moulay Hassan 1er entreprit déjà une Marche triomphale vers le sud du Maroc. Son expédition (Mhalla) ne rencontra aucune difficulté, au contraire, elle reçut partout sur son passage accueil chaleureux et adhésion totale de la part des populations. Ainsi, "le Sultan Moulay Hassan 1er a réussi à affirmer sa souveraineté dans cette région
qu'il semble avoir choisie son terrain préféré pour opposer une barrière aux empiétements de l'Angleterre et de l'Espagne sur la côte occidentale du Maroc4".

Toutes les tribus lui ont juré fidélité et il n'est pas jusqu'aux nomades du Sahara qui n'aient tenu à lui apporter des méharis et à se porter volontaires pour la guerre sainte.

En 1958, feu Sa Majesté Mohammed V, le libérateur de la nation marocaine, dans un discours historique prononcé à M'Hamid al-Ghizlane dans le sud du pays, près des frontières avec l'Algérie, avait déclaré : " Nous proclamons solennellement que Nous poursuivrons Notre action pour le retour de Notre Sahara, dans le cadre du respect de Nos droits historiques et conformément à la volonté de ses habitants".

La Marche Verte n'est donc que la continuation de la présence personnelle du Sultan Alaouite Moulay Ismaïl, en 1679, dans l'extrême sud du Royaume, de l'expédition triomphale de Moulay Hassan Ier, en 1876, et de la politique éclairée tracée par Sa Majesté Mohammed V et poursuivie par son digne héritier.

La Marche Verte trouve, par conséquent, son explication dans la légitimité historique et la symbiose, «Souverain / peuple dans un royaume de défis", "défi à l'ignorance, à la misère, à la faim, au sous-développement..., défi aux cataclysmes et aux maladies, défi aux séquelles du colonialisme... défi aux convoitises, aux provocations et aux ressentiments, défi, enfin, à la guerre, à toutes les guerres5".

Ainsi conçue, la Glorieuse Marche est le fruit d'une très haute réflexion, celle du guide suprême de la nation marocaine, "En ne faisant rien, le Sahara s'en allait. En faisant une marche, il y avait des chances pour qu'il revienne6".

C'est aussi le résultat de la relation de concordance qui "unit le peuple à son souverain et qui a pour pilier central le respect " qui a entraîné une confiance mutuelle, laquelle a amené une prise de conscience chaque fois que la patrie a été confrontée à une épreuve nationale.

Ce qui va suivre n'a pas la prétention d'être l'explication de la philosophie de l'adéquation ancestrale souverain/peuple. Ce ne sera pas non plus une narration exhaustive sur l'organisation de l'événement historique qu'est la Marche Verte, mais un simple aperçu de la logistique, c'est-à-dire des moyens civils mis au service de la Marche Verte, appelée à juste titre la Marche du siècle.

Aussi faut-il aborder l'événement sous son aspect organisationnel au sens de la mise en oeuvre matérielle.

Une Marche d'une telle envergure a nécessité, pour son succès, le déploiement de moyens logistiques importants où rien n'a été laissé au hasard, ni à l'improvisation. Ces moyens étaient de deux ordres :

Un encadrement humain à tous les niveaux.

Un équipement en matériel et en vivres en quantités suffisantes.


L'Encadrement Humain

Chaque fois que la Marche Verte est abordée sous quelque aspect que ce soit, une série d'interrogations s'imposent. D'abord, pourquoi exactement le chiffre de 350 000 volontaires? Ensuite, quel en sera le mode d'organisation? Et enfin, quels seront les points de départ et d'arrivée?

Pour le nombre, l'explication profondément philosophique en fut donnée par Sa Majesté le Roi Hassan II : "350 000 est le chiffre des individus qui naissent au Maroc chaque année. J'ai pensé qu'il m'était permis d'engager la moisson solennelle que Dieu nous donne pour ramener à la Patrie une terre que nous n'avions jamais oubliée7". Le lecteur pourra trouver dans le développement de ce récit la réponse aux autres questions posées. La réussite de l'opération Fath résidait aussi dans le secret absolu qui a entouré sa préparation.

Cette discrétion a été en effet imposée à tous les niveaux. L'un des corps de l'Etat à avoir été le premier mis au courant est celui des gouverneurs de Sa Majesté le Roi.

C'était un soir du mois sacré du Ramadan 1395, le 18 exactement, correspondant au 26 septembre 1975. Tous les gouverneurs du royaume avaient été invités à assister à Rabat à une réunion de travail. La réunion devait comporter un ordre du jour, somme toute
normal et habituel, se rapportant à la marche des services et à la situation dans le pays en général.

A l'issue de la réunion et après la rupture du jeûne, les assistants ont été invités se rendre au palais royal. Nul ne se doutait de ce qu'il allait
apprendre ce soir-là. Ils furent reçus par Sa Majesté le Roi et prêtèrent d'emblée, et à leur surprise, serment solennel de garder le secret sur ce qui allait leur être annoncé. Ils apprirent alors l'organisation prochaine d'une marche visant à libérer le Sahara marocain de la colonisation espagnole. Des collaborateurs
proches du Souverain furent invités à fournir aux gouverneurs, séance tenante, des explications sur la gigantesque oeuvre qui allait être entreprise ; oeuvre à la conception de laquelle ils découvrirent que Sa Majesté le Roi Hassan II avait déjà travaillé dans le détail et résolu au préalable tous les problèmes qui pouvaient se poser.

Le premier noyau de l'encadrement humain, civil, a été par conséquent celui constitué par le corps des gouverneurs, tous les gouverneurs du Royaume. En effet, aussitôt congé pris de Sa Majesté le Roi, une véritable machine, certes restreinte, s'est mise en oeuvre pour accomplir une mission immense.

Les gouverneurs devaient, dès leur retour dans les préfectures et provinces, procéder à l'inventaire de produits et matériels disponibles au niveau de leurs commandements respectifs et pouvant servir à la Marche Verte. Cet inventaire, effectué sous des prétextes appropriés et subtils, a concerné :
- Les produits de consommation existant dans le commerce et dans les usines de
fabrication tels que : la farine, l'huile, le sucre, les dattes, les conserves, les bougies, les allumettes, les bouteilles de gaz butane, le savon, etc.
- Les moyens de transport : cars et camions.
- Les moyens d'hébergement et d'équipement des marcheurs : tentes et couvertures.

Le secret qui entourait cette tâche ne pouvait que la rendre plus ardue, d'autant plus que l'échange d'écrits ou de communications, par radio et télex, était rigoureusement exclu.

La transmission des directives du centre vers les régions, la collecte des renseignements sur l'évolution de la mission des gouverneurs territoriaux et la coordination de leurs actions étaient assurés à travers des contacts et des réunions nocturnes animés quotidiennement et différents points du territoire national par des gouverneurs exerçant au service central, lesquels devaient effectuer la nuit de longs périples et se trouver chaque jour aux heures de
service dans les bureaux au Ministère de l'Intérieur à Rabat, pour n'éveiller aucun soupçon.

"Que le secret soit gardé par six ou sept personnes, cela est déjà pas mal, que de là on le porte au nombre de trente, c'est déjà encore mieux, mais que pendant douze jours plus de soixante personnes aient été mises dans le secret et que rien n'ait filtré, alors là c'est le miracle8".

Le deuxième noyau de l'encadrement civil devait être constitué par des contingents d'agents et d'auxiliaires d'autorité (700 au total) sélectionnés dans toutes les préfectures et provinces : ces 700 agents furent convoqués au Ministère de l'Intérieur et avisés qu'ils étaient choisis pour un stage de recyclage et de perfectionnement en rapport avec leur carrière administrative.

Ils furent acheminés vers une école à Benguerir, près de la ville de Marrakech, pour recevoir une formation accélérée, axée sur le civisme, le patriotisme, l'organisation et l'encadrement des masses ; leur stage s'est déroulé dans le secret.

A leurs questions sur les raisons de leur isolement, sur l'originalité de la formation qui leur était dispensée ainsi qu'aux appréhensions que certains d'entre eux ressentaient sur leur avenir, ces fonctionnaires n'eurent de réponse que lorsqu'ils écoutèrent, en même temps que le peuple marocain et le monde entier, le discours prononcé par Sa Majesté le Roi Hassan II à 18 h 30, le 16 octobre 1975, sur l'organisation de la Marche libératrice du Sahara.

C'étaient ces sept cents agents qui devaient fournir l'ossature d'encadrement pour l'accompagnement de la Massira (la Marche).

Immédiatement après l'annonce officielle de la Marche bénie, un véritable plan, connu au préalable sous la haute direction de Sa Majesté le Roi et gardé secret, a été alors mis en branle. Il concernait la mise en oeuvre de toutes les structures qui devaient constituer l'encadrement civil complet de la Marche Verte, depuis l'inscription des volontaires jusqu'au retour des marcheurs chez eux, en passant par leur départ vers le Sahara, leur stationnement sur les lieux de campement et leur franchissement historique et héroïque des frontières factices qui divisaient leur patrie. Ce plan englobait plusieurs commissions.


Des commissions d'inscription et de sélection des marcheurs

Il faut souligner ici que la sélection s'est imposée, d'abord pour permettre à toutes les composantes de la population de participer à la Marche et prendre part au parachèvement de l'intégrité du territoire national, et ensuite pour limiter cette participation au nombre des marcheurs, hommes et femmes, fixé par le Souverain.

A cet effet, des bureaux d'inscription des volontaires ont été ouverts à travers l'ensemble du pays sous l'autorité directe des gouverneurs qui en assumaient le contrôle et la coordination par le biais des commissions d'inscription et de sélection. Ces dernières commissions étaient composées d'agents d'autorité, de fonctionnaires administratifs et d'élus locaux. Les volontaires qu'elles devaient inscrire étaient répartis par préfecture et province comme indiqué dans le chiffres ci-après:

Agadir : 33.000 dont 3.300 femmes.
Al Hoceima : 2.000 dont 200 femmes.
Béni Mellal : 10.000 dont 1.000 femmes.
Chefchaouen : 500 dont 50 femmes.
Ksar Es-Souk : 20.000 dont 2.000 femmes.
Casablanca : 35.000 dont 3.500 femmes.
El Jadida : 15.000 dont 1.500 femmes.
Essaouira : 5.000 dont 500 femmes.
Figuig : 1.500 dont 150 femmes.
Fès : 15.000 dont 1.500 femmes.
Kénitra : 10.000 dont 1.000 femmes.
Khémisset : 10.000 dont 1.000 femmes.
Kelaâ Sraghna : 2.500 dont 250 femmes.
Khouribga : 2.500 dont 250 femmes.
Khénifra : 10.000 dont 1.000 femmes.
Marrakech : 25.000 dont 2.500 femmes.
Meknès: 10.000 dont 1.000 femmes.
Missour : 500 dont 50 femmes.
Nador : 500 dont 50 femmes.
Oujda : 1.500 dont 150 femmes.
Ouarzazate : 20.000 dont 2.000 femmes.
Rabat-Salé : 10.000 dont 1.000 femmes.
Safi : 7.000 dont 700 femmes.
Settat : 10.000 dont 1.000 femmes.
Tanger : 500 dont 50 femmes.
Tarfaya : 15.000 dont 1.500 femmes.
Taza : 10.000 dont 1.000 femmes.
Tétouan : 1.800 dont 150 femmes.
Tiznit : 18.000 dont 1.800 femmes.
Azilal : 5.000 dont 500 femmes.

A tous ces volontaires, il fallait ajouter les personnels d'encadrement, les personnels de la santé et de l'assistance sociale, les personnels de
l'intendance, les chauffeurs des véhicules de transport et leurs aides.

La Massira atteignit 350 000 âmes enthousiastes et impatientes de participer à la libération pacifique du Sahara. Elle aurait pu atteindre plusieurs millions si la possibilité avait été donnée à tous les volontaires de s'inscrire.

En effet, les commissions d'inscription et de sélection devaient initialement fonctionner pendant une semaine. Elles ont été amenées à se clore pour certaines dès le premier jour, pour d'autres dès le lendemain et pour les dernières dès le troisième jour, tellement la mobilisation de tout un peuple pour répondre l'appel de son Souverain était massive et pressante. "Si j'avais ouvert plus de bureaux, j'aurais eu deux millions, trois millions, quatre millions et mobilisé encore plus de jeunes que de gens mûrs9".

Des commissions de ravitaillement et d'équipement

A Tan-Tan et à Tarfaya, centres de bivouacs, ainsi qu'à Marrakech et à Agadir, villes relais de transit et de repos, d'importants stocks de denrées alimentaires, de médicaments et autres fournitures étaient constitués l'intention des marcheurs. L'achat et le stockage avaient été réalisés par l'administration centrale à travers une commission nationale où tous les départements ministériels étaient représentés.

Mais il fallait assurer d'abord le ravitaillement des 350 000 marcheurs pendant le voyage, autrement dit, les doter de vivres et de produits de première nécessité, suffisants pour la période allant de deux à cinq jours qu'ils devaient passer sur le trajet séparant les lieux de départ et d'arrivée.

La distance à parcourir était pour certains longue de plus de 1500 kilomètres (Tanger à Tarfaya : 1424 km ; Al Hoceima à Tarfaya : 1635 km ; Oujda à Tarfaya : 1643 km ; Figuig à Tarfaya : 1620 km, . . .etc).

En outre, la progression des convois devait s'effectuer à une vitesse
relativement lente, conformément à un planning, fort réussi, établi par l'Etat-Major de la Gendarmerie Royale, lequel avait, entre autres responsabilités, celles concernant l'organisation de la circulation des convois et la garantie de la sécurité routière, de façon à ne pas paralyser le trafic ordinaire des voyageurs et des marchandises dans le pays.

Les commissions de ravitaillement et d'équipement devaient par conséquent évaluer, acquérir, préparer et distribuer les rations de route, chacune pour les marcheurs de sa préfecture ou province. Elles avaient également pour tâche de rassembler et d'acheminer vers Tan-Tan et Tarfaya au moins autant de couvertures que de marcheurs, ainsi que divers ustensiles, et surtout d'importantes quantités de tentes pour l'hébergement des 350000 marcheurs.

Des commissions d'hébergement et de transport

Ces commissions devaient quant à elles rassembler les marcheurs inscrits en un seul endroit avant le départ vers le Sahara. A cet effet il leur incombait :
- De préparer les structures d'accueil et d'entretien aux chefs-lieux des provinces et des préfectures.
- D'organiser les volontaires en petites unités qui resteront regroupées durant toute la Marche. Cela permettait d'instituer la discipline et de faciliter les contacts et la communication des directives : on aura affaire à des chefs de groupes.
- De veiller sur l'état de santé des marcheurs, de n'admettre pour le départ que les volontaires aptes physiquement et pouvant supporter les difficultés inhérentes au voyage.
- De répartir les volontaires et les équipements sur les véhicules et sur les trains au départ des points de convergence. En effet, une importante partie des 350 000 marcheurs et de leurs équipements a été acheminée par train à partir des centres et villes du royaume possédant une gare ONCF et ce, jusqu'à Marrakech, ville terminale de la ligne des chemins de fer, la continuation sur le Sahara ayant été faite au moyen de cars et de camions.

Toutes ces commissions confondues, qu'on peut appeler commissions de préparation et de mise en route de la Marche Verte, ont nécessité la mobilisation de plus de 5 000 agents civils, de l'Etat et des collectivités locales, non compris la participation active fournie par les corps élus. Leurs actions se sont déroulées sous l'autorité des gouverneurs et l'orientation du Ministère de l'Intérieur.

Si l'importance de ces différents types de commissions variait d'une préfecture ou d'une province à une autre, suivant les quotas impartis des volontaires, l'ossature devait cependant être la même, pour conserver l'homogénéité de l'action.

L'Encadrement Accompagnant les Marcheurs

Au cours de l'évolution des marcheurs vers le sud du royaume, à partir de l'ensemble des préfectures et provinces, un encadrement spécifique devait les accompagner sur tout le trajet. Il était chargé de veiller au bon déroulement du voyage, au respect des consignes d'ordre et d'organisation ainsi qu'à l'animation : "Afin de mener cette marche à son terme, tu te dois d'obéir et d'appliquer rigoureusement les consignes de ceux qui sont chargés de ton encadrement10".

Pour illustrer la composition de l'encadrement d'accompagnement, mentionnons à titre d'exemple que pour ses 10 000 marcheurs, la préfecture de Rabat-Salé a délégué:

- 8 agents d'autorité (caïds).
- 20 auxiliaires d'autorité (chioukhs et Mokadmines).
- 2 médecins.
-12 infirmiers.
- 62 assistantes sociales.
- 20 morchides (prédicateurs).
- 63 cadres et agents provenant de différents autres départements ministériels.
- 120 jeunes scouts.

Parallèlement à cet encadrement, de véritables états majors de fonctionnaires civils et de membres des corps élus s'activaient de jour comme de nuit, au niveau des villes relais (Marrakech et Agadir) où d'impressionnantes aires d'accueil étaient aménagées pour assurer une mission d'assistance et d'approvisionnement des convois. L'aire de repos d'Agadir s'étendait sur une superficie de 60 hectares.

Sitôt l'arrivée d'un convoi à l'un des centres-relais, une multitude d'opérations instantanées, ordonnées et coordonnées se éclenchaient. Elles convergeaient toutes vers la satisfaction des besoins des marcheurs et des véhicules (distribution de vivres, d'eau, de soins médicaux, de carburant, de pièces de rechange, . . . etc.).

L'Organisation des camps de stationnement

La première phase assignée par Sa Majesté le Roi Hassan II aux marcheurs était de prendre pied à Tan-Tan et à Tarfaya, villes du Sud limitrophes de la ligne de démarcation qui séparait encore les parties libérées et celles occupées du territoire national. Ils devaient s'y installer et attendre l'ordre du Souverain.

Ainsi furent implantés, près de l'une et de l'autre de ces deux agglomérations, des villages de tentes qui s'alignaient et se croisaient à perte de vue dans une harmonie impeccable réalisée grâce au concours inlassable apporté par des hommes du génie des valeureuses Forces Armées Royales.

Les tentes étaient de couleurs et de dimensions diverses ; elles représentaient le Maroc dans sa diversité, sa richesse et sa civilisation. C'étaient les campements de la Marche Verte.

L'encadrement comprenait à ce niveau un poste de commandement (PC) central et des PC de camps. Le PC central était composé de représentants du Ministère de l'Intérieur (gouverneurs), d'officiers supérieurs des Forces Armées Royales et de la Gendarmerie Royale. Il
était entouré de commissions spécialisées chargées chacune en ce qui la concernait :

- De l'intendance (approvisionnement des bivouacs en vivres et eau notamment) ;
- De la santé, de l'hygiène et de l'assistance sociale ;
- De l'animation et des loisirs ;
- Du matériel, du carburant, des réparations et du transport ;
- De la presse, de l'information, des postes et des télécommunications.

Les PC de camp étaient constitués à l'image du PC central. Chaque camp correspondait à une Massira, c'est-à-dire au contingent de marcheurs d'une préfecture ou d'une province.

Les camps étaient dotés chacun d'un organe de direction et de gestion ainsi que d'une structure médicale. Les marcheurs participaient à la vie quotidienne de leurs camps à travers les différentes commissions spécialisées.

Au fil des jours et après les difficultés du début inhérentes à l'implantation des tentes et à la familiarisation des marcheurs avec le désert, dans sa rudesse mais également dans sa beauté, la vie devenait de plus en plus organisée et animée. D'aucuns, cependant, n'avaient qu'une obsession, celle de fouler et de libérer le sol marocain qui était encore usurpé et occupé.

Le jour J, celui où l'auteur de la Marche Verte, Sa Majesté Hassan II, allait donner le signal de départ, était attendu avec impatience, courage et responsabilité de la part de tous, marcheurs et peuple marocain tout entier.

Du 23 octobre 1975, date d'arrivée, à Tarfaya, du premier convoi de marcheurs, celui parti deux jours plus tôt de la province d'Errachidia, berceau de la dynastie Alaouite, au 6 novembre 1975, date du franchissement et de l'abolition des frontières factices, d'énormes tâches ont été accomplies par un encadrement dont chacune des composantes s'attelait à l'oeuvre et se surpassait pour mener à bien une mission certes lourde, mais rendue aisée grâce au dévouement
incommensurable et à la volonté inébranlable des marcheurs.

Cet encadrement des camps comprenait des agents d'autorité et des auxiliaires, des médecins, des infirmiers et des secouristes, des spécialistes et des agents de l'hygiène, des assistantes sociales, des agents de la protection civile, divers techniciens et des morchides. Il était complété par des éléments sélectionnés parmi les marcheurs. La moyenne générale pour l'encadrement de base comprenait :

- 1 caïd et 3 auxiliaires pour 1000 marcheurs.
- 1 médecin et 6 infirmiers pour 5 000 marcheurs.

Les autres composantes variaient en nombre suivant le volume de chaque camp et suivant les moyens en personnel dont pouvaient disposer les préfectures et les provinces d'origine des marcheurs.

D'autre part, les centres de santé et hôpitaux de Tarfaya, Tan-Tan, Guelmim et Bouizakarne ont été transformés en établissements hospitaliers multidisciplinaires avec équipements variés et médecins spécialisés.

De nombreux postes de secours du Croissant Rouge marocain jalonnaient les routes menant au Sud ; d'autres complétaient le dispositif médical mis en place dans les campements. Toutes ces différentes structures pouvaient paraître insuffisantes devant la marée humaine que formaient les 350 000 volontaires et devant la multitude de problèmes auxquels cette marée aurait pu donner lieu, n'eût été la mobilisation des marcheurs et de l'encadrement, leur foi, leur abnégation et leur sens du sacrifice.

"Tu administres ainsi la preuve une nouvelle fois, cher peuple, de la capacité de te dépenser, sans limite aucune, corps, âmes et biens. pour ta partie tu sais sacrifier spontanément jusqu'au confort d'être dans ton foyer11".

Les moyens materiels

Certes, l'encadrement humain a joué un rôle important dans le déplacement des 350 000 marcheurs des différentes régions du royaume jusqu'au sud du pays et dans leur retour; mais le rôle du soutien logistique a été déterminant dans la réussite de la gigantesque opération.

Ce soutien logistique est à mettre au compte du peuple marocain tout entier, dont aucun membre n'a hésité un seul instant à répondre spontanément et avec ferveur à l'appel de son Souverain.

Ceux qui n'ont pas pu prendre part physiquement à la marche de la libération ont tenu à y apporter leur contribution matérielle, même symbolique, pour marquer leur présence à la libération du Sahara et au parachèvement de l'intégrité territoriale nationale.

Avant de donner quelques exemples qui illustreront la contribution matérielle apportée par les citoyens, voici un aperçu sur les moyens matériels mobilisés au service de la Marche Verte par l'administration.

Le transport

La Marche Verte ou "Opération Fath" a mis à contribution les moyens de transport nationaux, terrestres, ferroviaires, aériens et maritimes.
L'enthousiasme, la foi et la ténacité avec lesquels les cadres et personnels de chacun de ces secteurs se sont dépensés ont permis de surmonter toutes les difficultés et de pallier les insuffisances.

Le transport routier a été le premier à démarrer dans le cadre de la mise en oeuvre de la Marche Verte.

En effet, avant le départ de la Marche, des centaines de camions de l'Office national des transports (ONT) ont commencé à charger des marchandises à partir de Casablanca, cœur économique et commercial du pays, et à partir d'autres grands centres, pour aller décharger à Tarfaya et Tan-Tan. 300 véhicules ont ainsi roulé jour et nuit pendant près de trois semaines entre l'intérieur du royaume et les centres de Tan-Tan et de Tarfaya.

L'ONT a également mis des camions et des cars à la disposition des préfectures et des provinces pour les renforcer dans le transport des marcheurs et de leurs matériels. Au total, l'ONT a mobilisé, pour les besoins de la Marche Verte, quelque 2100 véhicules de transport de voyageurs et de marchandises.

Pour sa part, l'Office National des Chemins de Fer (ONCF) a mobilisé 113 trains qui ont transporté vers Marrakech 30 ~o des marcheurs et 127 800 tonnes de marchandises. Les convois de l'ONCF réservés à la Marche Verte ont sillonné le pays, pendant douze jours à l'aller des marcheurs et pendant six jours à leur retour (à l'aller, la moitié des convois était affectée aux marchandises).

Pour pallier l'encombrement des voies ferrées et assurer une parfaite
synchronisation aux mouvements des nombreux trains, les responsables de l'ONCF ont mis en place un système permanent et vigilant, réparti sur toutes les gares du royaume et supervisé sans discontinuer par des postes de commandement (PC) installés dans les centres principaux.

Le sens patriotique et "l'esprit cheminot" ont permis aux cadres et aux agents de l'Office national des chemins de fer d'assumer à la perfection le rôle qui était le leur dans la réussite de la Marche Verte. Passer par les 96 gares que compte la ligne Oujda-Marrakech, sans le moindre incident, relevait, sinon du miracle, du moins de la haute capacité des cheminots marocains, que confortaient, il faut encore le souligner, la discipline, la mobilisation et l'engouement dont tous les volontaires firent preuve.

Les avions de Royal Air Maroc (RAM) et les bateaux de la Compagnie Marocaine de Navigation (COMANAV) ont contribué à "l'opération Fath" de façon effective et efficace.

Les premiers ont, en particulier, assuré le transport des volontaires
représentant la colonie marocaine à l'étranger, comme ils ont joué un rôle actif dans le transport de marchandises, surtout dans les cas d'urgence.

A propos des cas d'urgence, nous devons à cette occasion souligner l'apport, ô combien précieux et salutaire, d'un appareil qui était devenu familier tant aux marcheurs qu'à l'encadrement durant toute la durée de campement à Tarfaya et à Tan-Tan. Cet énorme oiseau du ciel arrivait toujours comme une Providence aux moments cruciaux pour soulager les épuisements de stocks, en apportant de nouvelles denrées à la joie de tout le monde.

Il s'agissait de l'avion C-130 des Forces Royales Air (FRA) auxquelles il faut rendre hommage pour leur performance et leur hardiesse.
Afin de permettre à cet avion d'atterrir à Tarfaya -au début, il larguait ses chargements à basse altitude-, 2 000 marcheurs se portèrent volontaires et se relayèrent à la tâche pour réaliser en plein désert et en l'espace de deux jours une piste nivelée, arrosée et compactée sur une longueur de deux kilomètres et une largeur de 75 mètres. Cette piste de fortune a eu le privilège d'accueillir des C-130 marocains et des avions de pays amis.

Certains ne manquèrent pas de se rappeler que les sables de Tarfaya, que rien ne prédestinait pourtant à jouer le rôle d'un terrain d'aviation, comptaient dans leur histoire un autre atterrissage : celui que Saint-Exupéry s'était vu forcé d'y effectuer un jour de 1926.

L'activité des bateaux de la COMANAV a été concentrée quant à elle sur le transport des marchandises de consommation vers les points de stockage.

Parallèlement à l'action de l'administration et des offices nationaux en matière de moyens matériels, la participation des citoyens était massive et spontanée. Elle a permis de combler et de dépasser tous les besoins. Ainsi, 6000 camions et autocars privés ont été mis par leurs propriétaires à la disposition de la Marche Verte.

Pour pallier les accidents et les pannes mécaniques, des grues, des remorques et des ateliers roulants entièrement équipés ont suivi l'évolution des différents convois.

L'exemple de Casablanca peut édifier le lecteur. Cette préfecture avait en effet mis en route, pour transporter ses 38 500 marcheurs et leurs bagages : 681 camions à ridelles, 84 camions-citernes, 27 fourgonnettes, 22 ambulances, 351 autocars et 5 ateliers roulants.

Le secteur transport a, grâce à sa mobilisation, permis d'assurer en un temps record et dans des conditions sans faille non seulement le débarquement à Tan-Tan et à Tarfaya des 350 000 marcheurs, mais également de 23 000 tonnes d'eau et de 17 000 tonnes de vivres qui devaient constituer les premières réserves de consommation.

Ces denrées devaient par la suite être multipliées par près de deux fois et demie en raison du prolongement de la durée de campement (du 21 octobre à fin novembre).

Pour ne parler que de la reconstitution des stocks en eau, il faut rappeler que des convois de camions-citernes, qui paraissaient parfois s'aligner à l'infini, étaient formés à Tarfaya et partaient s'approvisionner à Guelmim, à Agadir ou à Marrakech, centres distants respectivement de 300, 500 et 750 kilomètres de la ville de Tarfaya.

Prétendre quantifier dans le détail et avec exactitude tous les moyens
d'équipement utilisés et toutes les denrées consommées à l'occasion de la Marche Verte est un exercice tout simplement impossible. La raison en est que la contribution matérielle et bénévole du peuple marocain était massive, abondante et diversifiée.

Néanmoins, les autorités se devaient de connaître et de satisfaire les besoins matériels essentiels. Ainsi, elles mirent en place et distribuèrent pour les deux campements de Tan-Tan et de Tarfaya :

- 10 000 tentes.
- 430 000 ustensiles de cuisine.
- 350 000 couvertures.

En outre, les marcheurs emportèrent divers équipements au départ de leurs lieux d'origine. Le cas de Casablanca peut être cité ; il reflète, à quelques exceptions près, la situation qui était celle de toutes les Massiras suivant l'importance de chacune. Les 38 500 marcheurs de cette préfecture emportèrent avec eux :

50 000 mètres de tissus (châles)

35 000 serviettes de toilette

35 000 couvertures

35 000 musettes

35 000 pochettes pour pièces d'identité.

35 000 pull-overs

35 000 Khamsats (Coran)

111 958 sacs pour pain

35 000 jerricans

35 000 bidons

40 000 verres

35 000 cuillères

70 000 bols

70 000 assiettes

35 000 couteaux

2400 bouilloires

1200 cafetières

35 000 ouvre-boîtes

1200 marmites

1200 louches

200 seaux

300 bassines

416 kilos de ficelles

15 tonnes de gaz-butane

350 mètres de tuyau en plastique.



La description des moyens logistiques civils de la Marche Verte prendrait encore plusieurs pages si l'énumération devait être poursuivie. Aussi nous soulignons, au risque de nous répéter, que la population des 350 000 marcheurs a été transportée, hébergée et entretenue avec des moyens et dans des conditions qui avaient dépassé tout ce qui était escompté.

Aussitôt les campements installés, le sud du royaume devenait le centre d'intérêt et de préoccupation de tous les Marocains, chacun voulant contribuer à sa manière à l'encouragement et au bien-être des marcheurs. Si les grossistes et les commerçants ne lésinèrent sur aucun moyen pour participer à l'approvisionnement des camps, des particuliers affluèrent aussi tous les jours pour y apporter quelque chose. Ils venaient de tous les coins du pays, bravant les distances, les aléas climatiques et les restrictions qui étaient appliquées autour de Tan-Tan et de Tarfaya.

Pour illustrer le degré d'engouement et de disponibilité qui animaient les citoyens marocains, deux cas peuvent être cités en exemple :

- Le premier est celui d'une ***agénaire qui parcourut plus de 1600 kilomètres séparant Errachidia de Tarfaya. Elle prit un premier car jusqu'à Casablanca (650 km), puis un autre jusqu'à Agadir (550 km) et enfin des taxis jusqu'au campement de Tarfaya (539 km). Cette femme était venue apporter deux couvertures et des dattes à son fils et à ses camarades volontaires de la Marche Verte.
- Le deuxième cas est celui d'un homme de près de quatre-vingts ans qui prit sur lui de parcourir plus de 1000 kilomètres à travers montagnes et déserts pour amener de Béni Mellal à Tarfaya deux moutons qu'il offrit à la Massira.

«A peine avions-nous annoncé notre décision d'entreprendre cette Marche bénie que tu t'es porté d'un même élan pour répondre à notre appel. Du reste, cette noblesse a toujours été ton apanage. Elle a fait de toi un peuple qui a servi d'exemple et qui a inspiré les plus belles pages de l'Histoire12".



1
Conférence de presse de Sa Majesté le Roi du 25 Novembre 1975.
2
S. M. Hassan II, le Défi, éditions Albin Michel, 1976, p. 174.
3
Documents de la légation de France au Maroc, 14 Mai 1876.
4
Documents de la légation de France au Maroc, 4 Septembre 1885.
5
S. M. Hassan II, le Défi, op. cit., p. 198.
6
Conférence de presse de S. M. le Roi, op. cit.
7
S. M. Hassan II, le Défi, op. cit., p. 176.
8
Conférence de presse de S. M. Hassan II, op. cit.
9
Conférence de presse de S. M. Hassan II, op. cit.
10
S. M. Hassan II, le Dédi, op. cit., p. 179.
11
Discours de S. M. le Roi du 5 Novembre 1975.
12
Discours de S. M. le Roi, op. cit.

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