Fouad.M
21-10-2008, 16:35
Rien n'est beau que le Vrai: Le Vrai seul est aimable; Il doit régner partout, et même dans la fable....Et que mon cœur, toujours conduisant mon esprit, ne dit rien aux lecteurs qu'à soi-même il n'ait dit. Ma pensée au grand jour partout s'offre et s'expose, Et mon vers, bien ou mal, dit toujours quelque chose». Boileau. Epitre IX
A la mémoire des miens
.
Une immense bâtisse se dresse encore aujourd'hui au milieu d'une plaine paisible. Sa grande muraille défraîchie et l'arcade de son immense portail, en pierre brute, abritent l'écurie avant le Riad, trahissant l'importance accordée, alors, aux chevaux, par cette tribu de cavaliers et particulièrement par le patriarche qui vivait derrière ces remparts et dirigeait le clan.
Si de nos jours le passant ou le voyageur, traversant la petite route de campagne qui serpente le long de cette forteresse, y jette un œil indifférent, il ne pourra toutefois manquer de ressentir une étrange impression de nostalgie devant ce vestige d'un autre temps, porteur d'histoire et de traditions passées .Car ces ruines murmurent et racontent à qui veut entendre, l’histoire des grandes âmes qui y ont vécu.
Cet endroit était célèbre ,jadis ,notamment auprès des voyageurs et des nomades pour qui il représentait le refuge ou ils pouvaient s'abriter des bandits de grand chemin (au temps de la Siba).Le gîte et le couvert leur y étaient gracieusement offerts par le maître des lieux qui avait pour cela, instauré au sein même de sa maisonnée ,un règlement qu'aucune de ses quatre épouses, ni sa concubine ne pouvaient enfreindre au risque d'essuyer l'une de ses terribles et célèbres colères .La stature imposante et la forte voix de ce vaillant guerrier en dissuadaient plus d'un de braver ses décisions.
Cette habitude avait revêtu, au fil du temps, une allure sacrée .Et celle qui était de corvée ne pouvait manquer de s'occuper du menu des voyageurs avant même celui du clan car la générosité et l'hospitalité étaient les maîtres mots de cette époque révolue.
Le vieux chef du clan avait eu sept fils et presque autant de filles .Chacun avait suivi un chemin de vie différent .L’aîné était mon père .Les premières années de sa vie furent empreintes d’une éducation rigoureuse à l’école coranique et tous les "traitements de faveur" étaient accordés à son statut de premier mâle de la famille. Cet enseignement, à la limite de la maltraitance fut certainement la raison qui le poussa ,une fois jeune adolescent ,à choisir de poursuivre ses études à la ville .C’est ainsi qu’il quitta le domaine familial à la rencontre du destin tracé pour lui par Le Très-Haut .Quelques années de lycée plus tard, une malencontreuse ,ou peut-être bienheureuse, remarque de son père ,lui fit prendre, brutalement , comme il était de mise chez les gens de la campagne ,conscience de ses responsabilités d’homme.Ce qui l’incita à s’engager sur un coup de tête mais définitivement à travers le chemin qui allait décider de toute son existence .Mais ceci est une autre histoire…..
J’avais donc, ainsi grandi loin de cette campagne perdue. J’étais encore enfant quand, après la disparition de ce grand-père que je n’avais pas eu le temps de mieux connaître, nos parents prirent l’habitude de nous y emmener mes frères et moi, durant les vacances. Nous ne cessions de déplorer notre sort d’être obligés de passer tout notre temps libre dans ce bled perdu. Étant le benjamin de notre fratrie, j’eus droit à ces séjours forcés beaucoup plus longtemps que mes aînés qui avaient eu l'opportunité de quitter le noyau familial, bien avant moi .Adolescent, je continuais donc, seul, à y accompagner mes parents .Toutes mes tentatives et mes ruses de jeunesse afin d’échapper à cet exil forcé restaient vaines .Je m’y pliais, donc, bon gré ,mal gré. Je ne comprenais pas cette obstination de mon père, ni son attachement à cet endroit. La multitude de questions qui me venait à l'esprit face à l'incommensurable joie que je lisais dans ses yeux, à chaque retour chez lui, resta longtemps sans réponse.......................................
Durant ces intermèdes à la campagne, j’apprenais plus sur mon père que dans notre vie quotidienne, au sein de notre environnement habituel. Je découvrais l’homme dans son élément naturel, sans fioritures ni fausses valeurs. Bien que mon admiration sans bornes pour cet homme de valeur à la personnalité hors du commun fût déjà établie depuis mon plus jeune âge, je ne cessais d'en découvrir au fil du temps des facettes qui la consolidaient chaque jour un peu plus.
La célébration du printemps ou la campagne revêt le plus beau de ses atours, la période de la tonte ou celle de la moisson représentaient autant de prétextes à de gigantesques réunions de famille qui étaient pour moi, entre autres, maintes occasions de voir ou de revoir oncles, tantes, cousins et cousines. La moisson était, à elle seule toute une histoire et avait cela de particulier, qu’elle réveillait le véritable paysan tapi au fond de chacun d’entre nous , qui, à cette occasion , remontait sans crier gare à la surface et dont toute la fratrie se revendiquait, pour avoir l’honneur de participer à cette noble tâche .Pour mon père, c’était certainement le moment ou il laissait libre court à la générosité dont il possédait assurément les gènes. Le dixième sac que la moissonneuse mettait de coté était seulement formel .Mon frère, Omar avait pris coutume, depuis quelques temps, d’aller au souk dont il appréciait particulièrement l’ambiance à l’aube. Un jour, en rentrant, il m'avait confié, sous le sceau du secret, que ce qui restait de la moisson pour la vente était bien maigre comparé à ce qu’il avait emmagasiné. Bien entendu, la moindre remarque de notre part aurait eu de fâcheuses conséquences que l’on préférait prudemment éviter. Omar avait été le premier à succomber à la magie de l’endroit. En ayant pris l’habitude de seconder notre père dans tout ce qui avait trait à la campagne, c'était devenu une passion dévorante.
La saison ou la chasse était ouverte était de loin celle que je préférais .Mon frère, féru de ce sport depuis son adolescence m’y avait initié, tant bien que mal. Nos virées nocturnes dans la forêt avoisinante, située sur une magnifique colline ,en amont de l’oued Oum rabii ou foisonnaient le lièvre et le renard et ou se nichent encore les vestiges de ce qui fut l’un des palais du Sultan noir(Abou al Hassan :sultan de la dynastie mérinide qui régna de 1331 à 1351), resteront, à jamais gravées dans ma mémoire comme l’un des plus précieux souvenirs de mon Omar, bien portant, avant le terrible accident qui allait bouleverser le cours de sa vie...
Ce n’était donc plus contraint et forcé que j’accompagnais ma famille, mais avec un plaisir certain et bien plus de choses à découvrir et à apprécier. D’autant que mes parents, n’ayant plus d’attaches ni d’obligations en ville, accentuèrent le rythme de leurs allers –retours. Mon père désormais à la retraite eut plus de temps à nous consacrer. Nous, qui le voyions si peu souvent .C’est à partir de ce moment qu’ il prit l’habitude ,de nous rappeler à l’ordre ,de temps à autre, pour une petite leçon de vie ou de religion .Cela pouvait se produire à tous moments .La simple visite matinale, dorénavant instaurée par notre mère, pouvait s’éterniser et s’étaler sur plusieurs heures .Il nous faisait d’abord attendre le temps de finir patiemment plusieurs tours de chapelet ,dans le silence le plus absolu ,avant d’entamer un long discours. Toutes nos gesticulations ou nos soupirs, à peine perceptibles (bien sûr) ne pouvaient nous apporter ce que nous pensions être, alors, le salut. Nous prenions notre mal en patience, en nous forçant à écouter d’une oreille attentive, la moindre parole, beaucoup plus par crainte de provoquer de sérieuses réprimandes que par véritable intérêt pour le sujet du moment…Nous n’avions pas conscience, à ce moment - là, que ces leçons allaient avoir un effet à retardement, sur nous tous. Lui, le savait. Il savait que les graines qu’il semait patiemment, allaient germer et porter leurs fruits un jour prochain. Insouciance ou bêtise de la jeunesse qui nous empêchait de boire avidement chacune de ses précieuses paroles .Je suis persuadé aujourd’hui, que cet homme de foi, étonnamment lucide et sage et qui en avait tellement vu durant sa vie, digne d’un scénario de film d’aventures ou à sensations, n’en était pas dupe. Et, c’est la raison pour laquelle il nous gavait de mots. Pour que plus tard, nous en gardions une partie non négligeable : L’Essentiel.
Parfois, j’avais droit à des cours particuliers, durant de longues promenades à travers champs en compagnie de ce fantassin de formation qui me paraissait étonnamment plus accessible, au sein de la nature sereine et hors du temps. Temps béni ou, mon merveilleux père m’apprit ce qu’il y a de plus précieux que ce que l’on découvre dans les livres. Il m’aida ainsi à me forger une personnalité. Il m’apprit l’amour et le respect d’autrui. L’humilité et le don de soi. Il m’apprit, aussi le Génie de la simplicité, la beauté sans artifices et surtout à toujours privilégier les relations humaines au-delà des apparences. Me prouvant, à maintes reprises que la foi inébranlable peut déplacer les montagnes et rendre invulnérable .Et, surtout que le Droit Chemin apporte l’unique richesse en ce bas monde : L’estime de soi.
Aujourd’hui, j’ai enfin toutes les réponses aux questions qui me taraudaient, adolescent. Je puis affirmer, avec la conviction la plus absolue, plusieurs années après le décès de feu mon père, que de tous les lieux ou nous avons vécu, le seul d’entre tous que j’associerai, tant que je vivrai à celui qui m’a tant donné et tant appris, à celui qui fut incontestablement mon maître à penser, sera cette banale maison de campagne, bien que mon véritable monument fût et soit toujours lui avant tout. Il y était parvenu, finalement, à nous la faire aimer, sa maison. Aucun de nous n’a échappé à sa magie .La magie de la terre d’origine .Nous ressentons exactement le même bonheur que lui, à chaque retour. Elle exercera sur nous un attrait duquel nous ne pourrons jamais nous défaire. Enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants iront, là ou le destin les portera sans jamais oublier, à l’instar de leur père et grand-père, d’ou il est venu ...D’ou ils viennent…..Ce petit bled perdu, au milieu d’une campagne oubliée qui n’a de particulier, que le fait d’avoir été Le Berceau de Ses origines ...Le Berceau de Leurs origines.
Là-bas et nulle part ailleurs .Leur maison .La maison du généreux patriarche : Là, ou se dressent encore, fièrement,
Les Ruines De L’Hospitalité
Fouad.M
A la mémoire des miens
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Une immense bâtisse se dresse encore aujourd'hui au milieu d'une plaine paisible. Sa grande muraille défraîchie et l'arcade de son immense portail, en pierre brute, abritent l'écurie avant le Riad, trahissant l'importance accordée, alors, aux chevaux, par cette tribu de cavaliers et particulièrement par le patriarche qui vivait derrière ces remparts et dirigeait le clan.
Si de nos jours le passant ou le voyageur, traversant la petite route de campagne qui serpente le long de cette forteresse, y jette un œil indifférent, il ne pourra toutefois manquer de ressentir une étrange impression de nostalgie devant ce vestige d'un autre temps, porteur d'histoire et de traditions passées .Car ces ruines murmurent et racontent à qui veut entendre, l’histoire des grandes âmes qui y ont vécu.
Cet endroit était célèbre ,jadis ,notamment auprès des voyageurs et des nomades pour qui il représentait le refuge ou ils pouvaient s'abriter des bandits de grand chemin (au temps de la Siba).Le gîte et le couvert leur y étaient gracieusement offerts par le maître des lieux qui avait pour cela, instauré au sein même de sa maisonnée ,un règlement qu'aucune de ses quatre épouses, ni sa concubine ne pouvaient enfreindre au risque d'essuyer l'une de ses terribles et célèbres colères .La stature imposante et la forte voix de ce vaillant guerrier en dissuadaient plus d'un de braver ses décisions.
Cette habitude avait revêtu, au fil du temps, une allure sacrée .Et celle qui était de corvée ne pouvait manquer de s'occuper du menu des voyageurs avant même celui du clan car la générosité et l'hospitalité étaient les maîtres mots de cette époque révolue.
Le vieux chef du clan avait eu sept fils et presque autant de filles .Chacun avait suivi un chemin de vie différent .L’aîné était mon père .Les premières années de sa vie furent empreintes d’une éducation rigoureuse à l’école coranique et tous les "traitements de faveur" étaient accordés à son statut de premier mâle de la famille. Cet enseignement, à la limite de la maltraitance fut certainement la raison qui le poussa ,une fois jeune adolescent ,à choisir de poursuivre ses études à la ville .C’est ainsi qu’il quitta le domaine familial à la rencontre du destin tracé pour lui par Le Très-Haut .Quelques années de lycée plus tard, une malencontreuse ,ou peut-être bienheureuse, remarque de son père ,lui fit prendre, brutalement , comme il était de mise chez les gens de la campagne ,conscience de ses responsabilités d’homme.Ce qui l’incita à s’engager sur un coup de tête mais définitivement à travers le chemin qui allait décider de toute son existence .Mais ceci est une autre histoire…..
J’avais donc, ainsi grandi loin de cette campagne perdue. J’étais encore enfant quand, après la disparition de ce grand-père que je n’avais pas eu le temps de mieux connaître, nos parents prirent l’habitude de nous y emmener mes frères et moi, durant les vacances. Nous ne cessions de déplorer notre sort d’être obligés de passer tout notre temps libre dans ce bled perdu. Étant le benjamin de notre fratrie, j’eus droit à ces séjours forcés beaucoup plus longtemps que mes aînés qui avaient eu l'opportunité de quitter le noyau familial, bien avant moi .Adolescent, je continuais donc, seul, à y accompagner mes parents .Toutes mes tentatives et mes ruses de jeunesse afin d’échapper à cet exil forcé restaient vaines .Je m’y pliais, donc, bon gré ,mal gré. Je ne comprenais pas cette obstination de mon père, ni son attachement à cet endroit. La multitude de questions qui me venait à l'esprit face à l'incommensurable joie que je lisais dans ses yeux, à chaque retour chez lui, resta longtemps sans réponse.......................................
Durant ces intermèdes à la campagne, j’apprenais plus sur mon père que dans notre vie quotidienne, au sein de notre environnement habituel. Je découvrais l’homme dans son élément naturel, sans fioritures ni fausses valeurs. Bien que mon admiration sans bornes pour cet homme de valeur à la personnalité hors du commun fût déjà établie depuis mon plus jeune âge, je ne cessais d'en découvrir au fil du temps des facettes qui la consolidaient chaque jour un peu plus.
La célébration du printemps ou la campagne revêt le plus beau de ses atours, la période de la tonte ou celle de la moisson représentaient autant de prétextes à de gigantesques réunions de famille qui étaient pour moi, entre autres, maintes occasions de voir ou de revoir oncles, tantes, cousins et cousines. La moisson était, à elle seule toute une histoire et avait cela de particulier, qu’elle réveillait le véritable paysan tapi au fond de chacun d’entre nous , qui, à cette occasion , remontait sans crier gare à la surface et dont toute la fratrie se revendiquait, pour avoir l’honneur de participer à cette noble tâche .Pour mon père, c’était certainement le moment ou il laissait libre court à la générosité dont il possédait assurément les gènes. Le dixième sac que la moissonneuse mettait de coté était seulement formel .Mon frère, Omar avait pris coutume, depuis quelques temps, d’aller au souk dont il appréciait particulièrement l’ambiance à l’aube. Un jour, en rentrant, il m'avait confié, sous le sceau du secret, que ce qui restait de la moisson pour la vente était bien maigre comparé à ce qu’il avait emmagasiné. Bien entendu, la moindre remarque de notre part aurait eu de fâcheuses conséquences que l’on préférait prudemment éviter. Omar avait été le premier à succomber à la magie de l’endroit. En ayant pris l’habitude de seconder notre père dans tout ce qui avait trait à la campagne, c'était devenu une passion dévorante.
La saison ou la chasse était ouverte était de loin celle que je préférais .Mon frère, féru de ce sport depuis son adolescence m’y avait initié, tant bien que mal. Nos virées nocturnes dans la forêt avoisinante, située sur une magnifique colline ,en amont de l’oued Oum rabii ou foisonnaient le lièvre et le renard et ou se nichent encore les vestiges de ce qui fut l’un des palais du Sultan noir(Abou al Hassan :sultan de la dynastie mérinide qui régna de 1331 à 1351), resteront, à jamais gravées dans ma mémoire comme l’un des plus précieux souvenirs de mon Omar, bien portant, avant le terrible accident qui allait bouleverser le cours de sa vie...
Ce n’était donc plus contraint et forcé que j’accompagnais ma famille, mais avec un plaisir certain et bien plus de choses à découvrir et à apprécier. D’autant que mes parents, n’ayant plus d’attaches ni d’obligations en ville, accentuèrent le rythme de leurs allers –retours. Mon père désormais à la retraite eut plus de temps à nous consacrer. Nous, qui le voyions si peu souvent .C’est à partir de ce moment qu’ il prit l’habitude ,de nous rappeler à l’ordre ,de temps à autre, pour une petite leçon de vie ou de religion .Cela pouvait se produire à tous moments .La simple visite matinale, dorénavant instaurée par notre mère, pouvait s’éterniser et s’étaler sur plusieurs heures .Il nous faisait d’abord attendre le temps de finir patiemment plusieurs tours de chapelet ,dans le silence le plus absolu ,avant d’entamer un long discours. Toutes nos gesticulations ou nos soupirs, à peine perceptibles (bien sûr) ne pouvaient nous apporter ce que nous pensions être, alors, le salut. Nous prenions notre mal en patience, en nous forçant à écouter d’une oreille attentive, la moindre parole, beaucoup plus par crainte de provoquer de sérieuses réprimandes que par véritable intérêt pour le sujet du moment…Nous n’avions pas conscience, à ce moment - là, que ces leçons allaient avoir un effet à retardement, sur nous tous. Lui, le savait. Il savait que les graines qu’il semait patiemment, allaient germer et porter leurs fruits un jour prochain. Insouciance ou bêtise de la jeunesse qui nous empêchait de boire avidement chacune de ses précieuses paroles .Je suis persuadé aujourd’hui, que cet homme de foi, étonnamment lucide et sage et qui en avait tellement vu durant sa vie, digne d’un scénario de film d’aventures ou à sensations, n’en était pas dupe. Et, c’est la raison pour laquelle il nous gavait de mots. Pour que plus tard, nous en gardions une partie non négligeable : L’Essentiel.
Parfois, j’avais droit à des cours particuliers, durant de longues promenades à travers champs en compagnie de ce fantassin de formation qui me paraissait étonnamment plus accessible, au sein de la nature sereine et hors du temps. Temps béni ou, mon merveilleux père m’apprit ce qu’il y a de plus précieux que ce que l’on découvre dans les livres. Il m’aida ainsi à me forger une personnalité. Il m’apprit l’amour et le respect d’autrui. L’humilité et le don de soi. Il m’apprit, aussi le Génie de la simplicité, la beauté sans artifices et surtout à toujours privilégier les relations humaines au-delà des apparences. Me prouvant, à maintes reprises que la foi inébranlable peut déplacer les montagnes et rendre invulnérable .Et, surtout que le Droit Chemin apporte l’unique richesse en ce bas monde : L’estime de soi.
Aujourd’hui, j’ai enfin toutes les réponses aux questions qui me taraudaient, adolescent. Je puis affirmer, avec la conviction la plus absolue, plusieurs années après le décès de feu mon père, que de tous les lieux ou nous avons vécu, le seul d’entre tous que j’associerai, tant que je vivrai à celui qui m’a tant donné et tant appris, à celui qui fut incontestablement mon maître à penser, sera cette banale maison de campagne, bien que mon véritable monument fût et soit toujours lui avant tout. Il y était parvenu, finalement, à nous la faire aimer, sa maison. Aucun de nous n’a échappé à sa magie .La magie de la terre d’origine .Nous ressentons exactement le même bonheur que lui, à chaque retour. Elle exercera sur nous un attrait duquel nous ne pourrons jamais nous défaire. Enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants iront, là ou le destin les portera sans jamais oublier, à l’instar de leur père et grand-père, d’ou il est venu ...D’ou ils viennent…..Ce petit bled perdu, au milieu d’une campagne oubliée qui n’a de particulier, que le fait d’avoir été Le Berceau de Ses origines ...Le Berceau de Leurs origines.
Là-bas et nulle part ailleurs .Leur maison .La maison du généreux patriarche : Là, ou se dressent encore, fièrement,
Les Ruines De L’Hospitalité
Fouad.M