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La crise financière de l'automne 2008 est l'aggravation de la crise financière de 2007-2008 initiée à l'été 2007 par la crise des subprimes. Cette seconde phase d'une même crise financière[1], marquée par un accroissement de la crise de liquidité et de la crise de confiance et un renchérissement supplémentaire du crédit via une augmentation du taux interbancaire, débute au cours de la semaine du 14 septembre 2008 lorsque plusieurs établissements financiers américains entrent en cessation de paiement, et sont soit sauvés in extremis par la Réserve fédérale américaine (Fed) (la compagnie d'assurance AIG par exemple), soit rachetés par des concurrent en meilleure situation, soit mis en liquidation (Lehman Brothers). La crise touche tous les pays du monde, en particulier en Europe où plusieurs institutions financières connaissent de très graves difficultés et sont sauvées par l'intervention des États et des banques centrales (Banque centrale européenne dans la zone euro). Certains marquent le début de la crise par la nationalisation de Freddie Mac et Fannie Mae le 6 septembre 2008.
Les gouvernements et banques centrales ont réagi, de manière plus ou moins concertée, à un début de crise systémique avec l'objectif à très court terme de maintenir la continuité du système de paiements et du marché interbancaire qui auraient été très affectés par la faillite de plusieurs grandes banques. À cette fin, les banques centrales ont abaissé leurs taux directeurs et la Fed a élargi sa prise en pension de titres à des actifs risqués ; le gouvernement des États-Unis a repris via une structure de défaisance une partie des « actifs toxiques » détenus par les banques (première phase du Plan Paulson) ; des États ont élargi leur garantie des dépôts des particuliers et ont partiellement nationalisé des institutions bancaires en faillite ou proches de l'être (Royaume-Uni en particulier). Les pays les plus exposés à la crise, en particulier parce qu'ils sont endettés en monnaie étrangère, comme l'Islande et l'Ukraine, ont connu une forte dévaluation de leur monnaie et sont entrée dans une situation de cessation de paiement qu'une aide financière du FMI a résolue. La crise s'est rapidement répercutée sur les marchés boursiers par une chute des cours (certains parlent du krach de l'automne 2008[2]), tandis que le resserrement du crédit pour les entreprises et les ménages pèse sur l'activité économique déjà affaiblie par la crise en cours depuis 2007. L'aggravation de la crise financière a fortement accentué la crise économique initiée début 2008, visible par la dégradation rapide des prévisions économiques d'activité pour 2009, poussant les gouvernements à engager des plans de relance financés par la dette. Les discussions concernant la régulation des activités financières se sont accentuées notamment par le sommet du G20 de novembre 2008. Sommaire [masquer]
Calendrier [modifier] Automne 2008, phase aiguë de la crise financière de 2007-2008 [modifier] http://upload.wikimedia.org/wikipedi...chtool.svg.png Article connexe : Crise financière de 2007-2008. La crise financière a débuté au cours de l'été 2007 avec la crise des subprimes. Si déjà en 2007 et début 2008, quelques établissements bancaires ont été mis en faillite, tel New Century le numéro deux du subprime américain[3], et si surtout le 16 mars 2008 JPMorgan Chase a repris Bear Stearns avec l'aide de la Fed, la situation s'aggrave très rapidement au début du mois de septembre 2008. Fannie Mae et Freddie Mac, deux organismes semi-étatiques chargés du refinancement des prêts immobiliers aux ménages, vont commencer à connaître de graves difficultés. Les évènements vont alors se précipiter et la faillite de Lehman Brothers aggravera grandement la situation. Le paysage bancaire sera profondément modifié tandis que les places boursières connaîtront de fortes variations (du 01/01/2008 au 24/10/2008, le CAC 40 baisse de 43,11%, le Dax (Allemagne) de 46.75%, le FTSE 100 (Royaume-Uni) de 39,86%, le Nikkei (Japon) de 50.03% et le Dow Jones (États-Unis) de 36,83%[4]). Septembre 2008 [modifier] http://upload.wikimedia.org/wikipedi...nes-chart1.jpg http://upload.wikimedia.org/skins/co...gnify-clip.png Niveau moyen du Dow Jones Industrial, entre janvier 2006 et novembre 2008[5].
Octobre 2008 [modifier]
Novembre 2008 [modifier]
Décembre 2008 [modifier]
Les plans de sauvetage (septembre et octobre 2008) [modifier] Des plans de sauvetage du secteur bancaire menacé de défaillances en chaîne vont être lancés aux États-Unis, dans les pays européens et dans de nombreux autres pays du monde. Ces plans ont le plus souvent deux grands acteurs : les gouvernements et les banques centrales (institutions indépendantes des gouvernements aux États-Unis et dans la zone euro). Par ailleurs aux États-Unis le FBI, qui dispose de très peu d'agents chargés de la délinquance en col blanc[32], a été chargé d'enquêter sur un certain nombre de groupes (dont Lehman Brothers, AIG, Freddie Mac et Fanny Mae) et de fraudes possibles[32]. Les banques centrales vont agir d'au moins deux façons différentes, en abaissant les taux directeurs et prenant en pension des actifs parfois risqués des institutions financières en difficulté. Par exemple, début octobre la Fed a doublé le niveau de liquidité mises à la disposition des banques, la portant à 9000 milliards de dollars. Mais cette façon de faire peut à terme affecter la solidité des banques centrales. Dans cet esprit, Kenneth Rogoff dans un article publié dans le journal Les Échos, s'inquiète des risques pris par les banques centrales. Par ailleurs, il estime qu'« il est temps d'admettre que l'industrie financière n'est pas simplement victime d'une panique spéculative sur l'immobilier mais subit des changements de fond »[33]. Dans une perspective plus tournée vers le futur, Les banques centrales et au premier rang la Fed ont commencé à réfléchir à la nouvelle architecture financière mondiale. Les 23 et 24 août 2008 lors d'une réunion à Jackson Hole dans le Wyoming Ben Bernanke président de la banque centrale américaine Fed a proposé « une évolution de la réglementation et de la supervision des banques »[34]. Par ailleurs, début octobre, cette institution a commencé à étudier avec un petit nombre des banques la création d'une chambre de compensation sur le marché des Credits default swaps[35]. Pour enrayer la crise systémique, les État-Unis ont lancé le plan Paulson. Le secrétaire au Trésor des États-Unis Henry Paulson a annoncé le 18 septembre 2008 que l'État américain allait mettre en place une structure de défaisance qui achètera aux institutions financières et gérera des actifs toxiques (notamment les dérivés de crédits subprime) qu'elles ont en portefeuille, annonçant un montant global d'environ 700 milliards de dollars américains. La dette nette des États-Unis passerait ainsi de 10 600 à 11 300 milliards de dollars[36]. Les défaillances bancaires apparaissant en Europe (Dexia, Fortis, Hypo Real Estate...), les États européens sont à leur tour intervenus en octobre 2008, annonçant des plans de grande ampleur comprenant à la fois des garanties étatiques pour le refinancement (le gros des montants annoncés), mais aussi des mesures de recapitalisation menées par les États, pouvant conduire de facto à la nationalisation de banques (Royaume-Uni en particulier). Le mouvement a été lancé par le plan du gouvernement britannique de Gordon Brown suivi par les autres États autour du week-end des 11-12 octobre. Les principaux plans sont[37] :
L'aggravation de la situation économique mondiale [modifier] http://upload.wikimedia.org/wikipedi...chtool.svg.png Article détaillé : Crise économique de 2008. Une crise économique qui tend à devenir mondiale [modifier] Le renforcement de la crise financière a été un facteur d'aggravation et de propagation de la crise économique, via la crise de liquidité, le resserrement du crédit et l'effet richesse (la forte baisse de valeur des actifs boursiers réduit la valeur de l'épargne de ceux qui détiennent ces actifs, et les incite à épargner davantage – et donc à moins consommer – pour reconstituer leur épargne). L'économie de tous les pays est touchée de manière plus ou moins prononcée, via une réduction de la croissance économique et une hausse du chômage. Avant le renforcement de la crise financière, l'OCDE prévoyait déjà une récession dans certains pays de sa zone. En novembre 2008, cette institution a publié des estimations et prévisions selon lesquelles plusieurs pays membres (entre autres la Zone Euro, les États-Unis et le Japon) auraient une croissance négative en 2009 et connaîtraient une remontée du chômage, le nombre de chômeurs des pays membres passant de 34 millions à l'automne 2008 à 42 millions en 2010[39]. Elle ne prévoit pas de reprise avant le second semestre 2010[40] ,[41]. Cette crise a également montré qu'il n'y aurait pas de découplage entre les cycles économiques et financiers des pays développés et ceux du du reste de la planète[42]. En effet le ralentissement en Europe et aux États-Unis se transmet aux autres par le biais d'importations moindre[43]. Par ailleurs la crise économique a entraîné une baisse des cours des matières premières (pétrole, etc.) qui affecte notamment l'Argentine, l'Afrique et la Russie[44]. Enfin ces pays sont également directement affectés par la crise financière d'une part parce qu'ils subissent les effets du resserrement du crédit, par les problèmes que connaissent leur système bancaire et par le fait que de nombreux pays qui ne disposent pas d'une monnaie considérée comme « sûre » voient la crise financière se doubler d'une crise monétaire d'autant qu'ils ont parfois empruntés en devises étrangères. C'est notamment le cas de l'Islande (voir crise financière de 2008 en Islande) et de l'Ukraine, qui étaient fortement endettés à l'international en monnaie étrangère, qui les a rendu vulnérables à une chute du taux de change de leur propre monnaie. La question des mesures structurelles visant à modifier l'architecture financière et bancaire [modifier] http://upload.wikimedia.org/wikipedi...chtool.svg.png Article détaillé : Débat sur l'intervention étatique dans le secteur financier. Des modifications de la régulation financière aux échelles nationale et internationale sont envisagées et discutées depuis le début de la crise financière de 2007-2008. L'aggravation de la crise au cours de l'automne 2008 et a renforcé les discussions entre les gouvernements. Christian de Boissieu et Jean-Hervé Lorenzi dans un article du journal Le Monde d'octobre 2008[45] estiment que « L'heure, aujourd'hui, est à la refondation du système bancaire et financier international » et en appellent à un Bretton Woods financier. L'expression est contestée par certains comme Philippe Chalmin[46] qui craint la résurgence de l'idée de monnaie internationale et approuvés par d'autres tels Martin Wolf[47] éditorialiste au Financial Times qui prône une meilleure coopération internationale. Du fait du poids grandissant des pays émergents dans l'économie mondiale (Chine, Brésil, Inde) et de la position très fortement créditrice de la Chine, la discussion des problèmes économiques et financiers, généralement pratiquée au sein du G8, est élargie au groupe des 20 principaux pays, le G20 pour la réunion du 15 novembre à Washington. Un des problèmes sous-jacents aux réflexions sur la nouvelle architecture financière mondiale est de réduire les déséquilibres de balance courante (tel le large déficit américain) et de renforcer ainsi la légitimité des institutions internationales[48]. Le sommet du G20 à Washington de la mi-novembre 2008 [modifier] D'après le communiqué final[49] la crise résulterait d'un manque de coopération économique, de problèmes d'évaluation des risques, de normes comptables peu adaptées et disparates, et de déficiences quant à la surveillance des marchés[50]. Le sommet du G20 a condamné la tentation protectionniste et a recommande dans son communiqué final « des mesures budgétaires pour stimuler la demande interne avec des résultats rapides », il souligne aussi « L'importance du soutien que la politique monétaire peut apporter dans les conditions appropriées à chaque pays »[51]. Sur la question de la nouvelle architecture financière internationale, le G20 a décidé de se réunir à Londres fin mars début avril et de lancer un certain nombre d'études visant :
La réflexion des économistes sur la nouvelle structure financière internationale [modifier] L'E.book édité par Barry Eichengreen et Richard Baldwin [modifier] La crise a un peu surpris les économistes aussi, pour nourrir la réflexion, Barry Eichengreen et Richard Baldwin ont demandé, dans le cadre du Centre for Economic Policy Research à des économistes de réputation internationale (World Class Economists) (Alberto Alesina, Erik Berglöf, Willem Buiter, Guillermo Calvo, Stijn Claessens, Paul De Grauwe, Wendy Dobson, Barry Eichengreen, Daniel Gros, Refet Gürkaynak, Takatoshi Ito, Vijay Joshi, Yung Chul Park, Raghuram Rajan, Dani Rodrik, Michael Spence (économiste), Guido Tabellini, David Vines, Ernesto Zedillo et Jeromin Zettelmeyer) de rédiger un cours article sur le thème "What G20 leaders must do to stabilise our economy and fix the financial system"[53]. Les points à discuter selon certains économistes français [modifier] Quatorze catégories de mesure de prévention des crises ont été proposées[54] :
Notes et références [modifier]
Voir aussi [modifier] http://upload.wikimedia.org/wikipedi...s-logo.svg.png Wikinews propose des actualités concernant « La crise économique de 2008 ». Articles connexes [modifier]
Bibliographie [modifier]
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