ãäÊÏíÇÊ ÏÝÇÊÑ ÇáÊÑÈæíÉ ÇáÊÚáíãíÉ ÇáãÛÑÈíÉ

ãäÊÏíÇÊ ÏÝÇÊÑ ÇáÊÑÈæíÉ ÇáÊÚáíãíÉ ÇáãÛÑÈíÉ (https://www.dafatir.net/vb/index.php)
-   ÇáäËÑ æÇáÎæÇØÑ (https://www.dafatir.net/vb/forumdisplay.php?f=77)
-   -   A la recherche du sujet perdu (https://www.dafatir.net/vb/showthread.php?t=99095)

jeronemo 26-05-2009 13:59

A la recherche du sujet perdu
 
Il était là depuis ce matin à chercher l'ombre d'une seule pensée, l'éclair vertigineux qui ferait rejaillir encore une fois cette source intarissable de l'inspiration. Mais, ce matin là, sur la terrasse du café du "printemps", il était comme abruti par la marche monotone des hommes et engourdi par le soleil cinglant et morbide de l'été. A travers la lumière blanchàtre et écoeurante, il regarde le vide. Qu'allait-il écrire sur ces pages qui semblaient l'appeler avec une sollitude déchirante et aussi profonde qu'un silence mortel ?e


S'il se penchait avidemment sur son passé, il y puiserait peut étre une matière à son oeuvre. Mais non, il n'avait aucune propension à évoquer ses mémoires ni ses confessions qui auraient rebuté terriblement son public. Son récit devait étre impersonnel, aussi impersonnel que cette odeur d'asphalte qui monte à travers les rues désertes et flamboyantes. Tout d'abord, c'était le sujet qui lui échappait comme si une main invisible le lui arrachait de son esprit à chaque fois qu'il le saisissait . Ensuite, sa téte brùlait autant que tout le reste. Enfin, il voulait se lever. Non, un verre d'eau rafraichissait ses tempes. Certes, le sujet habitait quelque part les replis de sa conscience, il pourrait prendre aussi bien la forme d'un visage humulié qui s'écrase contre un mur de la ville, que l'aspect burlesque d'un réve : la coincidence, par exemple, où deux cohues humaines se rencontrent au centre de la ville, l'une célébrant un mariage et l'autre se désolant sur la mort d'un pauvre. Mais ce dernier échappe au cercueil et se mèle parmi les vivants pour accompagner leurs danses. Pourtant, tout celà n'avait pas remué en lui cette verve puissante qui marquait auparavant son écriture. Il continuait à se composer des personnages, des destins, à se reconstruire les débris d'une vie. Mais les rayons blafards du soleil l'importinait de plus en plus.e


Il allait partir quand il a vu un jeune aliéné se tordre les cheveux et éclater d'un rire affreux au milieu de la rue. D'emblée, l'image de la folie humaine et la reverbération du soleil implacable le poussèent à revenir sur ses pas. Il allait reprendre maintenant sa quéte des dimensions de ce sujet. Bientot, une des-cription virulente embraserait les pages impassibles, il écrivait, à vrai dire, un monde déraisonnable, absurde. Toute la question était de faire surgir un protagoniste, un seul protagoniste qui reconnait sa folie et sa descente irrémediable aux enfers! Toutefois, ce sujet commençait à lui déplaire. Maintenant, il était au bout de ses nerfs. Son imagination étouffait sous le poids écrasant à la fois du réel et de la fiction!e
Ses mains tremblèrent. Il déchirerait ces feuilles blanches. Il ne serait jamais un écrivain !!e

Azzeddine.I 26-05-2009 16:05

Effectivement, cher Aziz, il y a de ces instants de désarroi qui pulvérisent toute une vie, qui paralysent la verve et l'escamotent pour un lendemain des plus incertains... x
Encore une fois merci.
Ton frère Azzeddine


ÇáÓÇÚÉ ÇáÂä 18:13

Powered by vBulletin® Copyright ©2000 - 2024, Jelsoft Enterprises Ltd
ÌãíÚ ÇáÍÞæÞ ãÍÝæÙÉ áãäÊÏíÇÊ ÏÝÇÊÑ © 1434- 2012 ÌãíÚ ÇáãÔÇÑßÇÊ æÇáãæÇÖíÚ Ýí ãäÊÏì ÏÝÇÊÑ áÇ ÊÚÈÑ ÈÇáÖÑæÑÉ Úä ÑÃí ÅÏÇÑÉ ÇáãäÊÏì Èá ÊãËá æÌåÉ äÙÑ ßÇÊÈåÇ