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ÊÇÑíÎ ÇáÊÓÌíá: 11 - 12 - 2007
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ÞÏíã 07-02-2009, 16:32 ÇáãÔÇÑßÉ 5   

Les grandes traversées

Blériot fut le premier, en 1909, à franchir une étendue de mer pour relier deux côtes entre elles. Puis ce fut le tour de Roland Garros de traverser la Méditerranée en 1913. Leur courage fit de nombreux émules parmi les pilotes du monde entier qui bientôt se lancèrent à travers les océans pour dépasser les limites imposées par les machines volantes de l'époque. La conquête de l'Atlantique fut le principal enjeu d'une grande bataille médiatique entre la France et l'Amérique.
Lindbergh réussit à relier New-York au Bourget

Charles Lindbergh réussit le premier l'exploit de relier New-York au Bourget le 21 mai 1927. Son monoplan, le Spirit of Saint-Louis, construit sur mesure pour accomplir cette traversée, possédait entre autre un énorme réservoir de 1934 litres lui assurant une autonomie suffisante au prix d'une perte de visibilité vers l'avant.
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L'aile en bois recouverte de toile reposait sur le sommet du fuselage en tubes d'acier soudés à l'autogène. Le moteur était un Wright en étoile de 200-240cv refroidi par air. Le pilote avait une confiance totale dans cette motorisation qui avait largement fait ses preuves sur des appareils militaires. Il avait raison : pendant les 33 heures que durera le vol, il tournera avec une régularité d'horloge. Le poids total au départ devait être environ de 2500kg, aussi le décollage fut-il relativement difficile. Lindbergh avait mis un point d'honneur à alléger au maximum même son propre poids : il n'avait pas voulu endosser le traditionnel blouson de pilote, trop lourd, et avait revêtu un simple costume de ville. Il avait aussi refusé le sac de poste. Lindbergh, les yeux rivés sur son tableau de bord, un simple périscope à hauteur du visage lui permettant d'apercevoir vaguement ce qui se passe vers l'avant, va rester plus de 33h aux commandes de son appareil, oubliant la fatigue pour se consacrer uniquement à son vol mémorable.
Le départ

Le 20 mai à 20h Lindbergh quitte New-York sous les applaudissements de la foule. Le 21 mai à 22h22 c'est une foule de Parisiens tout aussi enthousiaste qui est venue accueillir le jeune pilote au Bourget après son voyage de 5809 km. 21 mai 1927, 22h19, Le Bourget : Charles Lindbergh, 25 ans, citoyen américain, se pose sur le sol français après 33 heures de vol. Une foule de 200.000 personnes l'acclame dès qu'il met pied à terre, épuisé mais heureux. Ancien pilote militaire, puis à la Postale américaine, Charles Lindbergh reliait régulièrement Chicago à Saint Louis. C'est dans cette ville qu'il a rencontré les industriels qui lui ont permis de réaliser son exploit et de relever le vieux défi lancé par un industriel américain d'origine française, et qui offrait généreusement 25.000$ au premier pilote qui réussirait une traversée de l'Atlantique New York - Paris. Car Lindbergh n'était pas le premier à traverser l'océan : dès 1919, deux Anglais avaient relié Terre Neuve à l'I'rande en passant par les Açores. Trois mois auparavant, Lindbergh commandait son avion, qu'il allait baptiser The Spirit of Saint Louis en hommage à la ville qui l'avait encouragé. Le 8 mai 1927, il quittait San Diego pour New York dans un appareil qu'il connaissait à peine. Véritable bombe volante : les trois quarts de l'avion étaient réservés au carburant (2000 litres d'essence étaient stockés devant lui!), l'appareil était d'un confort spartiate. A l'arrière, juste un petit emplacement pour les cartes. Pour la visibilité, un périscope avait été aménagé. Le vol avait fait l'objet d'une préparation technique extrêmement sérieuse, le moteur était d'une puissance et d'une régularité exceptionnelles, l'appareil bénéficiait des tout nouveaux dispositifs pour avions monomoteurs. Le 20 mai, à 7h52, il décolle de New York.
Une traversée difficile

La traversée est difficile et exige un courage et une détermination sans faille. A la cinquième heure, le mauvais temps se met de la partie : il doit affronter la tempête. Ses instruments de navigation sont rudimentaires : il est obligé de descendre au ras des vagues pour s'assurer de la direction du vent, et aussi pour éviter le givrage sur les ailes et les nuages bas.Il utilise les indicateurs de virage, de pente transversale et d'altitude pour piloter aux instruments sans visibilité sous la pluie et dans la brume.Il est épuisé. "Au bout de 15 heures, racontera-t-il, je n'en pouvais plus. Je me répétais sans cesse pour me donner du courage : There will be nothing but death and failure " (Il n'y aura que la mort et l'échec). Il garde la tête à l'extérieur du cockpit pour rester éveillé. Arrivé au-dessus de l'Irlande, il est tellement éprouvé qu'il songe à abandonner. Mais il continue. Bientôt, il survole la France, sort son dernier sandwich, mais ne jette pas le papier, pour ne pas "polluer" le pays. Arrivé au-dessus de Paris, il s'offre le plaisir de faire le tour de la Tour Eiffel avant de se diriger vers Le Bourget. A Paris, c'est le délire dans le public comme dans la presse : "Personne n'avait osé y croire", écrit "Paris Soir" le 22 mai. Paul Painlevé, Ministre de la Guerre, affirme dans le "Petit Parisien" :
"L'imagination peut-elle rêver rien de plus émouvant que ces 33h d'absolue solitude entre le ciel et l'immense océan ... Ces merveilleuses réussites sont un stimulant pour le progrès et l'esprit d'entreprise."

Mais il ne faut pas oublier que quelques jours auparavant, le 8 mai, Nungesser et Coli avaient décollé pour tenter la même traversée. Hélas, leur tentative s'était achevée dans des conditions dramatiques, et certains en gardaient une certaine amertume. Amertume qui faisait regretter à Paul Vaillant-Couturier, dans "L'Humanité", "la crise d'hystérie chauvine de la presse". Dans le même article, il parle d'une "victoire révolutionnaire : celle d'un homme, et de la meilleure trempe, qui va permettre à des millions d'hommes des deux côtés de l'océan de se sentir plus fraternels." Charles Lindbergh passe quelques jours en France, puis en Belgique et en Angleterre. Le Président Coolidge affrète pour lui le bateau "Memphis" pour le ramener aux Etats-Unis, où il est accueilli en triomphateur.
La gloire est au rendez-vous

A son arrivée, il prononce un discours enthousiaste :
"When I landed at Le Bourget ... I landed with the expectancy of being able to see Europe. It was the first time I'd ever been abroad, and I wasn't in any hurry to get back. During the week I spent in France, the day in Belgium and the short stay in London England, the people of France and the people of Europe asked me to bring back to the people of America one message : at every gathering and meeting I attended was the same demonstration of affection of the people of France for the people of America."

(Quand j'ai atterri au Bourget ... j'avais l'espoir de voir l'Europe. C'était la première fois que je me rendais à l'étranger, et je n'étais pas pressé de rentrer. Pendant la semaine que j'ai passé en France, en Belgique et à Londres, partout l'accueil a été le même : le peuple de France et le peuple d'Europe m'a demandé de remettre au peuple américain un seul et même message d'affection.) De retour à Saint Louis, ses commanditaires lui offrent une petite bague en or massif gravée d'une hélice et... une patte de lapin fétiche. Véritable héros international, Charles Lindbergh s'embarque pour des tournées triomphales partout dans le monde. Même les bagues de cigares cubains sont ornées de son portrait. On invente même une nouvelle danse en son honneur, le "Lindy Hop" (interprétée, entre autres, par Duke Ellington).
Une fin malheureuse

Mais l'euphorie ne dure pas longtemps. En 1932, son jeune fils est kidnappé et retrouvé mort deux mois après son enlèvement. C'est un véritable drame national aux Etats-Unis. Lindbergh en restera traumatisé à vie. A tel point qu'il songera à quitter l'Amérique. Il reviendra en France avec le médecin Alexis Carrel, sera accueilli avec enthousiasme par le régime nazi, visitera les usines allemandes et cèdera malheureusement à certains aspects de l'idéologie nationale-socialiste. Il s'affirmera favorable à un ralliement de la France à l'Allemagne et s'opposera à l'intervention américaine. En novembre 1941, il prononcera un discours accusant le lobby anglais, le lobby juif et l'administration de pousser l'Amérique à la guerre. Peu après, Pearl Harbour le fera changer d'avis. Il voudra s'engager, mais Roosevelt refusera. Il s'engagera alors sous un nom d'emprunt. Il continuera à voler, participera à la construction du Boeing 747, volera même sur Concorde. En 1963, c'est lui qui fera acheter le Mystère 20 de Dassault par la Pan Am. Très malade, il se retirera sur une île du Pacifique où il mourra d'un cancer de la moelle épinière en 1974. Il n'aura pas réalisé son dernier désir : mourir en vol.