Comme à l'accoutumée, si Khalid, en pionnier, tu proposes des sujets d'actualité éducative. Merci.
Actuellement, les relations au sein des établissements tendent à devenir conflictuelles et frontales, nonobstant les potentialités communicatives que permet le progrès des médias. Si le constat est là, les causes, à ma connaissance, ne font l'objet que d'analyses impressionnistes qui frôlent l'artifice, et l'on ne recueille, assez souvent, que des stéréotypes, des idées reçues, répétées ça et là sans esprit critique; Par conséquent, toute tentative de proposer des solutions ou des éléments de réponses ou des réflexions susceptibles d'engager une recherche de redressement reste sans suite.
A mon humble avis, il existe quatre raisons majeures à ces conflits entre l'administration et les enseignants:
Primo, l'ignorance des textes législatifs réglementant les relations au sein des établissements que chacun doit respecter pour le déroulement normal du service public. Les relations humaines, qui doivent certainement unir les différents acteurs, ne doivent pas être un pretexte pour ne pas appliquer les réglements en vigueur. Il ne suffit pas que le directeur ait été enseignant pour qu'il couvre ces derniers quand ils sont dans l'erreur parce qu'il est tout simplement tenu par d'autres textes juridiques.
Secundo, chaque fonctionnaire est régi par ce que les philosophes des lumières appellent: la raison publique et la raison privée. En fonction de la raison publique, l'on doit accomplir un devoir même si on n'est pas d'accord avec son principe, même si on ne l'aime pas, ...en revanche, suivant la raison privée, on a le droit, en dehors de l'établissement, de le critiquer, de proposer des substituts dans la presse, au sein d'associations, former des groupes de pression pour le modifier.... Au sein des établissements, on fait l'amalgame de ces deux raisons: on passe vite à l'acte même sans l'accomplissement du devoir.
Tertio, on ne distingue jamais la personne de la fonction, quand on critique, on fustige les deux, quand on réagit, on met les deux dans le même sac; l'enseignant est dans l' établissement en tant qu'enseignant et pas en tant que personne (il n'est pas obligé par exemple de rendre des comptes sur sa vie privée, mais il l'est de sa vie professionnelle); et le chef d'établissement est là en tant que chef d'établisement et pas en tant qu'entité autre. Quand on vit des conflits au sein des établissements, on cherche généralement à blesser, à dégrader la personne et l'on n'essaie pas de critiquer la fonction en vue d'en perfectionner le fonctionnement.
Quarto, l'échec dans la gestion des différends et des conflits: il suffit d'un petit malentendu pour qu'il n' y ait plus de salamalecs, plus de regards, plus de coordination et pour qu'il y ait, à la première occasion, la propension à la vengeance... est-ce un manque de formation? est-ce un manque de valeurs? est-ce lié au conflit de générations?