Jamais l’AMDH n’a tenté de chiffrer le travail bénévole de ses militants/es; pourtant ce travail constitue, sans conteste, la principale ressource de l’AMDH; cette ressource contrairement aux autres ressources de l’AMDH est très difficile à évaluer; l’objet de cette contribution est de donner une évaluation très grossière de cette ressource quitte à l’affiner avec le temps.
L’AMDH compte plus de 8000 membres; ces derniers fournissent gracieusement des services à l’AMDH comme des études, des recherches, la confection et la rédaction de rapports, l’organisation et la participation à des manifestations diverses, la rédaction de comptes rendus, l’encadrement et la formation de citoyens et citoyennes, des traductions, des actions de soutien, des productions diverses et même des contributions pécuniaires pour financer des activités ou le loyer des locaux etc.
Certes l’apport des militants/es varie d’un membre à l’autre mais si on fait des hypothèses, qui, à mon sens, sont bien en deçà de la réalité, on aboutit à des résultats des plus étonnants :
1. supposons que la moitié des militants/es (soit 4000 membres) s’activent effectivement au sein de l’AMDH
2. supposons que chaque membre de ces 4000 consacre en moyenne une heure/jour à l’AMDH (sachant que des membres consacrent plus de 10h/jour à l’AMDH)
3. supposons que chaque heure est rémunérée à 20 dh ce qui loin de correspondre au travail de supposés « spécialistes » fourni par ces militants/es (l’heure de certains spécialistes au sein des associations peut atteindre 700dh/l’heure et même plus)
Un simple calcul (20 *360*4000=28 800 000dh) fait apparaître que le travail bénévole atteint les 28 800 000dh/an; si on ajoute à cela les frais de déplacement déboursés par ces militants/es, les contributions pour les règlements des loyers des locaux etc. on dépasserait largement les 30 000 000dh/an);
La contribution annuelle du plus grand partenaire de l’AMDH atteint, dans les meilleurs des cas, 1 000 000dh soit 3,33% de la part du bénévolat c’est dire que l’AMDH compte essentiellement sur le travail bénévole de ses militants/es ce qui lui permet de garder son indépendance vis-à-vis de tous ses bailleurs de fonds; ajoutons à cela que la contribution de tous les bailleurs de fonds réunis représente, dans les meilleurs des cas, 20% du travail bénévole
Cette politique du bénévolat adoptée par l’AMDH lui a permis non seulement de sauvegarder son indépendance mais également de conditionner ses partenariats : ainsi l’AMDH a toujours signifié aux bailleurs de fonds éventuels qu’elle ne pourrait accepter qu’on s’immisce dans le contenu de ses programmes ou dans ses prises de positions (position vis-à-vis de l’égalité entre l’homme et la femme, des violations des droits humains, de la cherté du coût de la vie, des guerres impérialistes, du droit au travail, de la constitution, de l’indépendance de la justice, des tortures, de la peine de mort, du droit des émigrés, etc.); il va de soi que le bailleur a un droit de regard sur les affectations des dépenses; l’ AMDH le convie d’ailleurs à contrôler que les engagements convenus ont été respectés; mieux encore l’AMDH se fait un point d’honneur d’auditer ses comptes par un auditeur externe; de même, l’AMDH a refusé de se compromettre avec plusieurs bailleurs de fonds qui ne respectent pas les droits humains( citons à titre d’exemple le refus de l’ AMDH de recevoir une subvention de l’ETAT américain).
En conclusion le principal bailleur de fonds de l’AMDH sont ses militants/tes; il est donc tout à fait logique qu’ils soient les seuls/es décideurs au sein de l’AMDH.
Il faut espérer que cette situation perdure au sein de l’AMDH; le cas échéant elle perdrait son âme.
NB: SOULIGNONS QUE L’UNION EUROPEENNE N’A JAMAIS ETE LE PRINCIPAL BAILLEUR DE FONDS DE L’AMDH. LA LISTE DRESSEE PAR L’AMDH N’EST PAS UNE LISTE DRESSEE PAR ORDRE D’IMPORTANCE. C’EST PLUTOT UN ORDRE ARBITRAIRE.
Essai D’evaluation Du
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