Les responsables du Maghreb ont annoncé mardi 9 juin leur intention d'harmoniser les programmes
de l'enseignement primaire en Libye, en Tunisie, en Algérie, au Maroc et en Mauritanie. Le secrétariat général de l'Union du Maghreb a fait cette déclaration à l'issue de sa neuvième rencontre, en début de mois à Tripoli.
Selon cette déclaration, le Conseil ministériel du Maghreb pour l'Education et l'Enseignement supérieur mettra en oeuvre des mesures pratiques incluant la reconnaissance réciproque des diplômes universitaires maghrébins, pour faciliter les transferts et la collaboration en matière de recherche.
Les ministres de l'Education et d'autres spécialistes de l'enseignement et de la recherche sont également convenus de "préparer un modèle de manuel scolaire du Maghreb présentant des articles et des points de références communs".
"Quant à la tentative d'unifier les programmes, en particulier les programmes scientifiques et culturels, des équipes de travail composées de membres des pays du Maghreb se mettront en place et travailleront à unifier… [ces programmes]. A cela s'ajoutera l'accréditation des diplômes à tous les niveaux, notamment de l'enseignement primaire, secondaire et universitaire."
Le ministre algérien de l'Enseignement supérieur et de Recherche scientifique Rachid Harraoubia a souligné la nécessité de développer les universités dans les pays du Maghreb arabe. "Il existe des problèmes concernant les régions arides, la santé, l'eau et la dépollution de la Méditerranée. Ce sont des préoccupations communes que nous devons aborder. Pour ce faire, des universités du Maghreb doivent être mises en place, qui répondent aux normes internationales."
Les participants sont également convenus de traiter l'inadéquation entre les exigences de l'enseignement et du monde du travail, et le taux d'abandon scolaire. Ils se sont engagés à assurer un meilleur accès à l'enseignement supérieur et aux bourses pour les élèves issus de familles à faibles revenus, et ont parlé de la mise en place d'une formation continue et de l'apprentissage à distance.
Hichem ben Ahmed, professeur dans un lycée, a fait part de son optimisme que le rêve du Maghreb devienne réalité par le biais des programmes scolaires. "L'enseignement peut être la locomotive qui nous mènera jusqu'à la gare tant attendue de l'Union du Maghreb."
"Je pense que c'est une excellente chose et un grand progrès qui nous permet de sortir du monde fermé de la politique et de ses complexités, pour construire l'Union du Maghreb par le biais de la connaissance, qui est, selon moi, la chose la plus importante", a-t-il ajouté.
Son collègue Maher Kheyari demande à ce que soient évités les mêmes écueils que ceux qui ont créé la discorde entre certains pays du Maghreb, "en particulier la question du Sahara, qui est devenu un obstacle manifeste empêchant les peuples de la région de bénéficier de l'expérience de leurs enfants et leur refusant le droit à échanger ces expériences."
Ayda Ferchichi, une étudiante, se demande si cette mesure donnera à la jeunesse du Maghreb de meilleures opportunités sur un marché du travail élargi.
Magdi Hamidi, un autre étudiant, se félicite de cette proposition de poser les bases d'une accréditation des diplômes universitaires dans tout le Maghreb.
Il y a environ cinq ans, l'Association du Barreau tunisien avait refusé un groupe de diplômés en droit originaires d'Algérie au motif que leurs diplômes n'étaient pas conformes aux normes tunisiennes. Le problème avait été porté et réglé devant les tribunaux.
Le conseil des ministres a ratifié l'Accord Maghreb-Europe sur l'enseignement de l'arabe et de la civilisation arabo-islamique aux enfants de la communauté maghrébine vivant dans les pays de l'Union Européenne.
Jusqu'à présent, chaque pays du Maghreb dispensait des cours d'arabe et d'histoire gratuits pour ses expatriés. Le conseil a également recommandé d'inclure les questions de la jeunesse dans le dialogue euro-maghrébin.
source :
magharebia