Que faire? on ne peut changer d'un seul coup l'esprit d'un individu. Il y a toute une vie à refaire, une vie jalonnée par les misères, les détresses et les ténèbres à tel poins que l'âme devint un torrent de flammes .Je sais que si je demeure insensible à la douleur, j'abandonnerai sans doute ce journal .Je ne supporterai plus sa présence, ou bien j'opterai pour le suicide seule voie du salut, car il est toujours possible de s’évader. Seulement, il faut avoir de la volonté .C'est pour cela que je ne trouve pas de mal à palper souvent cette douleur endormie au fond de moi. J'ai commencé à avoir du plaisir en évoquant ces moments intenses où la mémoire recompose et réinstaure le passé avec une vivacité surprenante. e
Moi aussi j'étais un étudiant , je ne nierai pas que j'avais de fortes ambitions .Il fallait travailler avec acharnement à seul fin de sortir de la trappe le plus vite possible .Pourtant , j'étais possédé par le démon de la littérature .Je n'ai pas su longtemps comment concilier l'exaltation idéale d'un Musset et le cri désespéré d'un Céline .Cevré de tout plaisir extérieur , je m'enfonçais maintes fois dans une claustration totale .J'étais assez sérieux , voilà tout . C'était plutôt la peur du lendemain, la menace de l'avenir qui m'empêchaient d'avoir l'esprit gai et ouvert. J'étais toujours sur le qui_vive . Le moindre plaisir me coûtait beaucoup de peine. Il ne fallait pas perdre le temps .D’ailleurs, on le répétait souvent : le temps est plus précieux que l'or .Je m'appliquais donc à me rappeler cette maxime chaque fois que je me permettais une petite vadrouille. e