LE soir ,après l'ultime repas ,nous attisions les feux du kanoun et blottis les uns contre les autres,nous formions cercle autour d'adrdour...et le rêve alors commençait,porté sur des ailes féeriques,telle une parodie lyrique...des mots magiques que nous ne comprenions pas et qui ,pourtant nous faisaient frémir de plaisir.
Commençait alors le conte...et dans nos petites têtes,nous imaginions toutes les scènes que Rabha savait si bien décrire au point de les faire vibrer en nous.
Chacun de nous interprètait à sa façon et tenait en secret ,au fond de lui même,le rôle qui lui convenait le mieux.
Et la joie collective qui battait son plein au début,s'estompait peu à peu pour devenir individuelle et interne...
Je frémissais à chaque fois qu'adrdour s'arrêtait pour reprendre son souffle.J'avais peur de rester suspendue et de ne point continuer mon aventure à travers royaumes immenses,richesses interminables,processions de princes et de princesses,poursuite et chasse à l'ogresse,suspenses et énigmes,liens étranges qui se nouent et se dénouent,voyages irréels exploits surnaturels...Toute attente me tenaillait et m'angoissait...( suite)