ADRDOUR ne touchait à aucun travail ménager,ses sens de vue et d'ouie lui faisant défaut,mais elle compensait bien ce manque au devoir et cet handicap par la joie et les éclats de rire qu'elle semait autour d'elle.
Les chrifates,tout en vaquant à leurs travaux ,l'incitaient à parler et lui offraient toujours matière à risée et drolerie.
Toutes les femmes l'aimaient bien.Le simple mot qu'elle plaçait au milieu de la conversation suffisait à lui seul,à égayer tout ce harem...et on ne lui en voulait jamais de ne pas participer à la préparation des repas.
Ceux qui l'aimaient le plus n'étaient autres que nous les enfants de la grande maison et Dieu sait combien nous étions nombreux!
Pendant la journée RABHA ne quittait pas d'une semelle sa meilleure amie lalla habiba,mais le soir venu,c'était à nous qu'elle réservait tout son cru et tout son temps.
RABHA , chaque soir excerçait sur nous une formidable attirance.Nous savions que du coté affection ,calins et caresses...elle était fort avare.Elle était plutot du genre réservée qui ne s'épanchait jamais en petits gestes gracieux pour nous...mais ce qu'on attendait d'elle était pour nous beaucoup plus important..
Elle nous offrait chaque soir l'envol sentationnel vers d'autres cieux,l'essor d'un oiseau vers vers d'autres horizons inconnus,et la liberté de pouvoir s'évader loin du "ksar" et de sa monotonie...( suite)