Ali ne pensait plus à retourner chez lui. Pourquoi le faire puisqu’il possédait tout : des amis partout, une liberté absolue et aucun adulte pour le réprimander.
Chaque jour, il accompagnait ses amis qui étaient de très loin ses aînés dans les grandes surfaces. Qui de voler des œufs, qui du pain à la sauvette et qui à l’extérieur arrachait les sacs à de pauvres femmes vulnérables.
Notre garçon prit du goût, non seulement à la rue, mais surtout à ce sentiment d’aventure qui lui offrait l’impression qu’il était maître de son destin.
Etant orphelin de père, il pensait, à tort, que sa mère n’avait plus de droit sur lui et qu’il était désormais l’homme de la maison. Par conséquent, il était convaincu que les hommes font tout ce qu’ils désirent accomplir.
Un jour pourtant, Ali se mit à réfléchir à sa nouvelle vie et constata avec une immense amertume qu’à côté de la liberté dont il jouissait , il avait perdu la chaleur de chez soi. Il fit aussitôt l’affreux constat que la rue ne pouvait jamais offrir l’amour, le vrai, celui qu’on ressent lorsqu’on vit au milieu des siens.
Un après-midi glacial, il fit une rencontre qui allait bouleverser sa vie : une femme formidable l’accosta et lui parla tendrement. Il sentit qu’elle était sincère et qu’elle se souciait vraiment de son état. La bonne femme lui annonça qu’elle se nommait « Najat » et qu’elle s’occupait d’un centre d’insertion de jeunes.
Ali la suivit et put ainsi bénéficier de tous les services de ce centre ; notamment l’éducation.
Deux mois plus tard, notre jeune garçon exprima le désir ardent de revoir sa mère qui lui manquait terriblement.
Il reçut surtout une leçon formidable : Rien ne pouvait remplacer la chaleur de la famille. Encore moins la rue, ce monstre qui mange de plus en plus des enfants qui cherchent l’illusion.
Récemment, Ali réintégra son bercail ; mais décida de continuer ses études grâce à Madame Najat, la bonne fée..
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Najat veut dire "secours "en français, hommage à Madame Najat MJID.