[2008-08-19] Farzad Kamangar: condamné à mort à l’issue d’un procès de cinq minutes
Le 25 février 2008, le Tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné à mort Farzad Kamangar pour « mise en danger de la sécurité nationale » et « hostilité à Dieu » (moharebe). La peine capitale a été confirmée par la Cour suprême le 11 juillet.
Un rassemblement s’est tenu le 1er août le long d’une route menant à Téhéran, afin d’appeler à sauver la vie de Farzad.
Âgé de 33 ans, Farzad a travaillé pendant 12 ans en tant qu’enseignant dans les zones rurales de Kamyaran, dans la province du Kurdistan iranien. Il appartenait également à la branche kurde du syndicat des enseignants, et était chargé de ses relations publiques jusqu’à ce que celui-ci soit dissous. Farzad Kamangar s’est également montré actif dans la défense des droits de la minorité kurde, des droits de l’homme et des droits des femmes.
Farzad a été arrêté en juillet 2006, peu après être arrivé à Téhéran pour suivre de près le traitement médical de son frère. Les autorités ont initialement diligenté une enquête en relation avec les deux personnes qu’il avait conduites en voiture à Téhéran. Depuis lors, il a été détenu dans différents établissements pénitentiaires: à Sanandaj, au Kurdistan, à Kermanshah, à la prison d’Évine à Téhéran, puis à la prison de Rajaishahr à Karaj. Il est actuellement détenu à la prison d’Évine.
Dans une lettre écrite en octobre 2007 alors qu’il était détenu à la prison de Sanandaj, Farzad a fait état de mauvais traitements et de graves tortures de la part des autorités pénitentiaires, et ce à différentes occasions au cours de sa détention et afin de lui faire avouer la véracité des accusations portées contre lui. Il a été maintenu plusieurs mois à l’isolement, et s’est vu refuser tout contact avec sa famille et son avocat. La police a également arrêté la petite amie de Farzad, ainsi que certains membres de sa famille.
Le 25 février 2008, le Tribunal révolutionnaire de Téhéran condamnait Farzad Kamangar à la peine de mort, en l’accusant de « mettre en danger la sécurité nationale ». Le procureur a prétendu que Farzad était membre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Khalil Bahramian, l’avocat de Farzad, a déclaré: « rien, dans le dossier ni dans le casier judiciaire de M. Kamangar, ne démontre le moindre lien avec les accusations portées à son encontre ». Il décrit le procès comme n’ayant « pas duré plus de cinq minutes, le juge prononçant la sentence sans donner d’explications, puis quittant précipitamment la salle ». Selon M. Bahramian, ce procès à huis clos représentait une violation des exigences légales iraniennes, qui veulent que ce type d’affaires soient jugées en public, et en présence d’un jury.
L’avocat de Farzad a fait appel contre la peine capitale, au vu de l’absence totale de preuves. Selon lui, les poursuites du ministère public et la peine de mort qui a été prononcée sont les indices d’une « discrimination contre les Kurdes » dans le système judiciaire. Le 11 juillet 2008, la Cour suprême a confirmé la peine capitale prononcée à l’encontre de Farzad Kamangar. Il peut maintenant être exécuté d’un jour à l’autre.
Dans un ultime effort pour tenter de sauver la vie de Farzad, l’IE a lancé le 14 août un Appel d’action urgente. Vous aussi, vous pouvez en appeler à la justice pour Farzad, en nous aidant à envoyer un message en ligne à l’intention du Président Mahmoud Ahmadinejad. Nous vous prions de le faire dès aujourd’hui!
منقــــــــــــــــــــــــــــــــــول d’après son avocat, il pourrait être pendu mercredi 26 novembre 2008.