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Telquel
22-06-2009, 16:51
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Les juifs : Les gens du Mellah
Ils sont de trois origines. Les Berbères judaïsés sont plus connus par leurs prénoms et leur filiation, comme Raphaël Ben Mimoun. Les expulsés d’Espagne au temps de la Reconquista ont des noms reconnaissables, comme Massano, Myarra et Azuelos. Les juifs du Souss ont été accueillis par Moulay Ismaïl en début de règne et ceux du Tadla par Moulay Rachid en 1673. Pendant une longue période, les Almohades avaient décrété que les juifs devenaient automatiquement des musulmans. Hormis les familles qui se sont sincèrement converties (les beldiyyin), les autres ont vécu leur judaïté dans l’anonymat et la duplicité. À son accession au trône, Yacoub Mansour a commis cette boutade, "si j’étais sûr qu’ils étaient de bons musulmans, je leurs donnerais mes femmes. Si j’étais sûr qu’ils étaient juifs, je les tuerais. Puisque je ne suis sûr ni de l’un ni de l’autre, j’exige qu’il portent des habits spéciaux". Leurs calottes, jellabas et babouches, toutes en noir datent de cette époque. À l’arrivée des Mérinides, ils vont occuper un quartier aux rues étroites, où ils n’avaient même pas droit au bain chaud, dans Fès El Jdid, portant le nom d’El Mellah. Ils y vivent entre eux, se marient entre eux et collectent leurs impôts (dhimma) pour les remettre au calife du pacha. "Ils ne faisaient pas partie de l’élite, c’était une société à part, à côté", explique Simon Levy, le directeur du musée du patrimoine juif. Dans leur quotidien, ils pratiquaient les métiers de rédacteurs, d’agents de change, correspondants de banques à Tanger et de matelassiers. Ils étaient dirigés par un conseil de rabbins coopté. "Dans le Mellah, ils étaient à l’abri de toute vexation et de tout arbitraire. Mais une fois dehors, les choses changeaient", raconte Le Tourneau. "Outre le fait d’être interdits de monter sur une selle, ils étaient parfois sommés par un charif de passer à gauche (car impurs)", raconte Levy, lui-même juif de Fès. Dans le tas, tout de même une note positive, "il y avait des amitiés discrètes qui leur permettaient parfois de se sentir moins isolés".
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