L'amour de l'élève; une condition vitale.
*Betty Mustapha*
L'œuvre d'éduquer exige la communication entre des êtres à savoir éducateurs et apprenants. Une telle communication ne peut s'établir que dans un climat affectif, détendu et adapté à l'âge des apprenants. Ainsi l'amour de l'élève reste une condition fondamentale et requise.
Aimer l'élève, c'est l'aimer pour lui-même et pour son avenir et non pour la satisfaction personnelle de l'éducateur adulte.
Aimer l'élève, c'est lui permettre de réaliser les tendances de son âge et l'aider à atteindre le palier supérieur car chaque âge a ses besoins, ses exigences et ses modes de comportements.
Aimer l'élève, c'est adopter les pédagogies centrées sur l'apprenant au sein de nos classes, c'est donner aux élèves toutes les opportunités de prendre la parole, de s'exprimer librement et de communiquer.
Aimer l'élève, ce n'est pas un principe; c'est plutôt une condition, et il s'agit bien d'une condition nécessaire voire vitale.
Aimer l'élève, ce n'est pas le considérer comme un dieu aux pieds duquel l'éducateur doit s'agenouiller. Ce n'est pas également faire tous ses caprices, devenir son serviteur et lui donner l'impression qu'il est le maître de l'univers.
Aimer l'élève, ce n'est pas confondre l'amour avec la faiblesse. L'amour de l'enfant, en général, devrait être pour l'adulte à base de compréhension et d'intérêt.
Ce n'est pas en termes d'indulgence et de sévérité qu'il faut approcher le problème des relations affectives entre l'éducateur et l'élève. Effectivement, l'enfant arrive à accepter "la sévérité" se manifestant en toute justice et qui ne tombe pas dans un excès incompatible avec l'amour. Et surtout, lorsqu'il sent que l'éducateur n'agit pas d'une façon agressive, mais avec le souci d'établir un ordre profitable à tous.
Souvent, le divorce entre les générations est le résultat de la sclérose des adultes devenus incapables d'assimiler, de s'intéresser et d'accepter des formes nouvelles d'activités que les jeunes découvrent, formes d'activités qui seraient celles de demain. De ce fait, l'amour de l'élève exige une bonne connaissance des lois psychologiques de la part de l'éducateur. Ce qui permet d'éviter les heurts, les oppositions les conflits et favorise l'établissement de bonnes relations entre l'enfant/l'élève et l'adule/l'éducateur.
Tout cela suppose finalement, que l'éducateur s'intéresse réellement à l'enfant, à l'adolescent, à l'élève en général. Donc: l'aimer.
Betty Mustapha
Inspecteur pédagogique
Délégation- Azilal
Références:
- Marguerit Altet, les pédagogies de l'apprentissage.
- Gaston Mialaret, Introdution à la pédagogie.