Les vidéoprojecteurs tri-tubes
Le vidéoprojecteur tri-tubes fait appel à trois tubes cathodiques (CRT: Cathode Ray Tube) rendus extrêmement lumineux en raison des très fortes tensions d'accélération qu'ils intègrent. Chaque tube est assigné à une couleur et va former sur sa couche de phosphore une image analysée par un fin faisceau d'électrons boosté par des électrodes accélératrices. Cette image est projetée via une optique vers l'écran, optique dont la qualité va être primordiable.
Ce système très performant et aux caractéristiques techniques élevées réclame beaucoup de savoir-faire de la part du constructeur (ils sont peu nombreux), et de l'installateur! Ainsi le tube doit être refroidi, et le bloc optique doit être ultra performant (cas de résolutions informatiques/DATA). Une bonne valeur de luminosité mérite des tubes très puissants (8 et 9 pouces). On doit régler les convergences (superposition des trois images rouge, verte et bleue) qui ne devront souffrir d'aucun reproche. La définition de l'image n'a pas encore été égalée par les autres technologies.
Les videoprojecteurs LCD
Vue en coupe d'une cellule de cristaux liquides avec ses différentes couches au travers desquelles passe la lumière en provenance d'une lampe de forte puissance avec condensateur optique. On trouve successivement le film polarisateur, les obturateurs à cristaux liquides et le filtre de couleur
Les matrices LCD ont été développées au départ pour l'informatique.
Une matrice à cristaux liquides est constituée de milliers de "pastilles" de liquides organiques composés de molécules allongées qui vont laisser passer la lumière ou la bloquer, et ce au gré d'une polarisation commandée par un cerveau numérique. Cette polarisation est "l'image" du signal à projeter. Chacune de ces cellules, pilotée par ce que l'on appelle un transistor transparent en couche fine (TFT) est l'élément d'un puzzle qui, au final, fabriquera cette image.
Il existe deux familles de matériels :
• les mono-LCD (en fin de vie)
• et les tri-LCD.
Ces derniers disposent de trois matrices de plus petite taille dédiées chacune à une couleur primaire. La résolution de l'image dépendra du nombre d'éléments contenu dans les matrices. La valeur la plus courante est celle donnée par trois matrices de 480.000 éléments chacune, soit une résolution de type SVGA, largement suffisante à ce que demande la vidéo PAL/Secam ou NTSC.
La technique LCD ne travaillant pas sur un balayage de trames entrelacées mais sur un rafraîchissement des panneaux, il faut que le vidéoprojecteur LCD effectue un désentrelacement vidéo avant d'envoyer les informations en simultané aux points LCD, ce qui implique un travail plus ou moins heureux. Le vidéoprojecteur LCD fonctionne grâce à un cerveau de gestion qui va transformer les signaux vidéo et DATA en ordres destinés à ouvrir et fermer les diodes de lumière illuminées par une lampe à vapeur métallique de puissance variable. L'inconvénient notable des LCD réside justement dans le fait que les matrices sont traversées par le faisceau lumineux, entraînant la présence des pixels à l'écran, accompagnés de leur système d'asservissement difficilement invisible à 100%, assorti d'un "noi" de plus ou moins bonne qualité.
Dans le cas d'un projecteur tri-LCD, le chemin parcouru par la lumière demande une grande précision dans le placement du miroir dichroïque qui va canalyser le flux lumineux et le décomposer en trois couleurs primaires rouge, vert et bleu, assignée chacune à un panneau LCD. Les trois flux résultants sont ensuite mélangés et dirigés vers l'unique bloc optique.
Les vidéoprojecteurs DMD
Le DMD a été développé par le géant Texas Instruments il y a déjà plusieurs années. La technique du DMD diffère du LCD car les panneaux DMD ne sont pas traversés par la source lumineuse, mais ils la réfléchissent subtilement grâce à des miroirs afin de créer l'échelle des gris.
Il existe trois familles de produits: les mono-DMD, les double-DMD et les tri-DMD (haut du panier du secteur Pro).
Une matrice DMD est un conglomérat d'une moyenne de 508 800 micro-miroirs de 16 µm de côté dont la particularité est de pouvoir basculer en 15µs de + ou - 10° ( valeur portée à 12° pour les matrives de dernière génération) suivant l'ordre donné aux électrodes placées sur un substrat le supportant. Tout comme dans le cas du LCD, un cerveau numérique va être chargé de mettre en forme le signal vidéo ou DATA afin qu'il ne soit plus que des ordres donnés à ces miroirs. Le but de la manœuvre est d'appliquer alors une forte source lumineuse sur ce panneau qui sera, soit réfléchie, soit non réfléchie par certains miroirs, créant ainsi l'échelle des gris.
Si on diffuse une image composée à 100% de blanc, l'ensemble des miroirs aura l'ordre de réfléchir totalement la lumière qui leur est appliquée vers le bloc optique. Les nuances du gris sont obtenues par le temps de réflexion des miroirs, tandis que le noir pur implique une absence totale de réflexion vers le bloc optique (signal renvoyé vers un bloc absorbant).
Dans le cas d'un appareil mono-DMD, la couleur est introduite dans le flux lumineux par le biais d'une roue RVB qui tourne à 50 ou 60 rotations/seconde (PAL ou NTSC), les informations additionnées seront assimilées par notre cerveau humain et interprétées pour restituer les couleurs.
Les projecteurs modernes utilisent des roues à 6 segments RVB tournant 4 fois plus vite voire plus, d'où une quasi absence d'effets "arc en ciel" (défaut plus ou moins perçu par l'œil humain suivant sa persistence rétinienne).
Le schéma explique clairement le mode de fonctionnement du DLP La lumière traverse la roue codeuse de chroma et se voit réfléchie par les milliers de micro-miroirs qui vont créer l'échelle des gris et les teintes de chroma.
Dans le second cas, on a affaire à un double DMD, c'est-à-dire qu'un des deux compères se chargera d'une couleur primaire tandis que l'autre alternera son traitement des deux autres.
La troisième option est radicale car elle implique un DMD par couleur primaire, des résultats fabuleux sont obtenus (Barco), accompagnés d'un prix à la hauteur.
Le DMD a une absence de structure image (les miroirs sont très rapprochés), une luminosité exceptionnelle, des couleurs souvent impeccables, peu de scintillement, mais réclame des signaux vidéo de bonne qualité. En mode DATA, il explose vraiment et pas mal de ses confrères sont incapables d'une telle luminosité.
Si la plupart des vidéoprojecteurs DMD exploite une matrice associée à une roue codeuse RVB, le secteur professionnel dispose de vidéoprojecteurs tri DMD dont chaque matrice est assignée à une couleur primaire. Il en résulte une précision et une définition de l'image sans pareil.