Maroc : Sans refondation de l'École, point de développement
Maroc : Sans refondation de l'École, point de développement
L'affaire de l'école irakienne, ou une sorte de patriotisme-religieux s'est emparé des tenants du pouvoir au Maroc, a surtout révélé la gestion désastreuse de l'enseignement primaire et secondaire au Maroc (l'enseignement supérieur n'en parlons pas). Plusieurs mois après la rentrée scolaire, on envoie une commission pour s'informer sur le fonctionnement de cette école pour prendre une décision plus politique(à usage interne) qu'autre chose. Le nombre d'écoles privées -primaires, collège,..- comparé à celui des écoles publics, est déroutant ou impressionnant pour un pays comme le Maroc.
Le pouvoir, en laissant une totale liberté pour la création des écoles privées, a, sans le vouloir, généré au Maroc, ce que les Indiens cherchent à combattre, des castes.
Ceux qui ont les moyens sont déjà convaincus. Alors, on a fait comprendre aux pauvres que l'école publique est pour les perdants, ceux qui ne gagnent rien à poursuivre leurs études. S'ils veulent une bonne scolarité et une bonne éducation pour leurs enfants, il faut payer. S'ils ne peuvent pas, ils resteront comme leur parents,..pauvres sans éducation. On a l'impression, actuellement au Maroc, que quand on paie l'école pour ses enfants, on gagne un échelon virtuel pour passer parmi la caste supérieure...
Les statistiques catastrophiques concernant le retard, en matière d'éducation et de scolarité au Maroc, sont directement liées à la politique du pouvoir depuis l'indépendance et même avant. L'école publique, là ou elle existe est très mal valorisée par les pouvoirs publics. Pour les parents qui ont des moyens, les écoles primaires et autres collèges privés sont considérés comme des pôles "d'excellence!?", et surtout plus leur prix est élevé, plus "le niveau est bon".
On se retrouve avec des parents dans les zones urbaines (Casa, Rabat par exemple) qui paient des fortunes pour que leurs enfants passent un bac français ou autre. De l'autre « coté du miroir », tout un village dans la montagne ou à la campagne, n'arrive pas à scolariser ses enfants. A Casa, le prix mensuel de la scolarité d'un enfant dans une école privée pourrait faire vivre un mois tout ce village sans école.
Le parents qui ne voient aucun avenir pour leurs enfants, dans une école publique qui depuis plus de 50 ans à un taux de réussite des plus faibles au monde, ne pensent qu'à mettre leurs enfants (et quelque soit leur revenus!?) dans des écoles privées devenues une référence pour pouvoir quitter le pays ou rester au Maroc et aller dans une autre école/fac. privée après le baccalauréat.
Un pays « en voie de développement », ou les parents paient la scolarité de leurs enfants dès l'age de 5 ans, est un pays qui restera dans un perpétuel sous-développement social et économique.
Un pays ou on autorise les enfants pauvres à travailler dès l'age de 7 ans, est un pays qui n'a d'ambition que de maintenir un système de castes. Actuellement, la moitié du Maroc (notamment les zones non urbanisées), ne possède pas de vraies écoles primaires publiques ou privées (de la campagne et les montagnes du Rif jusqu'à fin fond de l'Atlas)
Le pouvoir a tout intérêt à réfléchir comment refonder complétement le système éducatif, au lieu d'engraisser les rentiers-patrons d'écoles privées, qui appliquent(« volent ») les programmes français qui n'ont rien à voir avec la culture ni avec l' histoire du pays.
Il faut investir dans l'éducation des enfants des régions pauvres et plus généralement chercher l'égalité des enfants devant l'éducation(le droit à l'Ecole). C'est le minimum qu'on attend d'un État.
Maroc : Sans refondation de l'École, point de développement
المواضيع المتشابهه
