La sérénité du poète
Suis-je incompris, mon Dieu ! ou suis-je sans raison ?
Puis-je changer le monde où germent mille vices ?
Ou suis-je un beau rêveur poussé par maints sévices
Souffré-je enfin, mon Dieu ! de quelque trahison ?
Par ces mots, le poète, œil de chaque saison
Médite dans mon for, écrasé d’injustices ?
Qu’a –t-il, qu’a-t-il reçu, pour tant de sacrifices ?
Lui qui s’en va semant les bonheurs à foison.
Mais, tant que régneront sous ton toit solitaire
Les muses qui servaient Homère et Baudelaire
Tu vaincras le temps court, toi, le grand éclaireur !
Toi qui fais du néant ta sublime conquête !
A Prométhée égal, tu pourras, O poète !
Tirer de la souffrance un éternel bonheur.
Octobre 1993