Zagora veut éradiquer l’analphabétisme
· Partenaires: Unesco, CCDH, INDH et le tissu associatif
· Objectif: aucune femme analphabète en 2015
NOUZHA a vingt-cinq ans. Depuis près de deux ans, elle suit des cours d’alphabétisation au centre de Zagora. Elle semble satisfaite du niveau d’apprentissage qu’elle a atteint en cette période. L’étape de déchiffrement des lettres et de l’écriture de quelques documents est déjà dépassée. Mais ses interrogations sur l’avenir de ces programme
s ne cessent de la hanter, elle et les autres. Certes, il est utile d’apprendre à lire et à écrire, mais améliorer le niveau de son quotidien reste également un objectif majeur. En fin de première semaine de ce mois de mars, Nouzha avait pris place au premier rang de la salle de conférence d’un hôtel de la ville. L’occasion était l’atelier tenu sous le thème «L’alphabétisation et l’apprentissage dédiés aux adultes, une garantie du droit au développement». Et c’est à l’initiative du Réseau associatif pour le développement et la démocratie de Zagora (RASDED) que cette rencontre a pu voir le jour. L’objectif est d’apporter les réponses appropriées à toutes les préoccupations
des bénéficiaires.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel sujet est débattu à Zagora. Il y a un peu plus d’une année de cela, trois parties avaient signé une convention sur la lutte contre l’analphabétisme, ainsi que la post-alphabétisation. Il s’agit du comité provincial de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), l’Unesco (bureau de Rabat) et la direction de la lutte contre l’analphabétisme et l’éducation non formelle. Un autre acteur est intervenu depuis, il s’agit du Conseil consultatif des droits de l’homme (CCDH). La région est régie par le programme de réparation communautaire.
L’étape actuelle entre ainsi dans le cadre de la mise à exécution des recommandations issues de ces journées. D’où les réflexions sur l’accompagnement de tous les programmes d’alphabétisation par des activités génératrices de revenus (AGR) et la création de centres d’apprentissage communautaire. Le tout devrait garantir une réelle intégration socioéconomique des femmes bénéficiaires de ces programmes. Présent lors de cet atelier, le directeur du bureau de l’Unesco pour le Maghreb à Rabat, Philippe Quéau, ne pouvait pas ne pas aborder le projet Life. «Outre les résultats directs du projet (4.000 femmes formées, 300 AGR créées, 4 centres d’apprentissages mis en place, …), les actions entreprises ont permis un réel renforcement des capacités de la société civile, de la convergence des actions de tous les acteurs notamment avec l’INDH, ainsi qu’un échange très fructueux d’expériences et d’expertises avec d’autres pays de l’Asie et de la région arabe», dit-il. Après cette période expérimentale, la région verra l’entame du programme Life qui prend pour signe: «La connaissance à vie». Même son de cloche chez le directeur de la lutte contre l’analphabétisme, El Habib Nadir, qui a appelé à focaliser davantage la question de l’intégration des femmes rurales. Un moyen, selon lui, de lier l’alphabétisation aux opportunités de développement.
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Stratégie
LES objectifs du plan stratégique provincial consistent à réduire à 20%, d’ici 2010, le taux d’analphabétisme et à 10% ce même taux chez la population active dans la perspective d’éradiquer ce phénomène vers l’année 2015. Selon le recensement de 2004, la province de Zagora connaît un taux d’analphabétisme de plus de 50% parmi la population de plus de dix ans, et de 70% parmi les femmes, d’où la nécessité de conjuguer les efforts pour atténuer les effets de ce fléau.
correspondant,
Ali RACHDI