PRENDRE LA MOUCHE Signifie se fâcher , s'énerver brusquement, souvent pour une raison futile. Cette expression date du milieu du XVIIe siècle et à cette époque, le terme "mouche" désignait tous ces insectes volants et agaçants; Mais il est intéressant de savoir qu'au XVIe siècle , le mot "mouche" employé au figuré désignait aussi une pensée brusque ou un souci. POUR DES PRUNES Signifie pour rien. La prune serait quelque chose sans aucune valeur ! l'explication remonte aux Croisades. Les Croisés , vers 1150, ramenèrent des pieds de pruniers de Damas dont ils avaient pu se régaler des fruits, sur place. à l'écoute du compte-rendu peu glorieux de leur expédition, le roi, en colère, se serait écrié : " ne me dites pas que vous êtes allés là-bas uniquement pour des prunes ! COINCER LA BULLE Signifie ne rien faire, se reposer Expression d'origine militaire qui se rapporte au travail de mise en place de certaines pièces d'artillerie lourde dont un élément devait être placé à l'horizontale, position confirmée par la bulle d'un niveau. Une fois la bulle coincée entre les deux repères voulus, il n'y avait plus qu'à attendre, parfois très longtemps, avant d'avoir à utiliser ou déplacer la pièce. FAIRE LE PIED DE GRUE Signifie attendre debout L'expression "faire le pied de grue" date du XVIIe siècle . Elle provenait du verbe "gruer" qui signifait "attendre". De plus, il s'agissait également d'une référence à la grue en tant qu'oiseau, souvent citée pour désigner une personne idiote. "Faire le pied de grue" est donc équivalent à "attendre en ayant l'air un peu sot". AVOIR DU MAL A JOINDRE LES DEUX BOUTS Signifie avoir du mal à faire tenir les besoins dans le budget. Représente sur la "jointure" entre la récolte d'une année dont le produit devait durer suffisamment pour tenir jusqu'à la récolte suivante - à la fin du XVIIIe siècle, selon le dictionnaire de l'Académie, un homme qui subsistait difficilement "avait du mal à joindre les deux bouts de l'année". VEILLER AU GRAIN Signifie se tenir sur ses gardes pour prévenir le danger. On peut imaginer un paysan au bord de son champ de blé, en train de surveiller le grain qui se lève mais non, cette expression est empruntée au langage maritime où un grain est un coup de vent brutal et court, ou un nuage qui l'annonce. Un bon marin doit toujours être sur ses gardes ! JE LE FERAI DE GRAND COEUR C'est à dire volontiers. L'expression n'a rien à voir avec le volume du muscle cardiaque, même si on dit aussi familièrement "il a un coeur gros comme cela". C'est tout simplement que l'on disait jadis " de gréant coeur" c'est-à-dire de coeur qui agrée, qui est d'accord. AVOIR UN COEUR D'ARTICHAUT Signifie tomber facilement amoureux. Le coeur est le centre du végétal tenu sur le fond de l'artichaut duquel se détachent de nombreuses feuilles, une pour chaque personne présente. Comme si on donnait un peu d'amour à chaque personne qui lui semble digne d'intérêt. AVOIR UN TICKET Signifie plaire à quelqu'un Cette expression s'emploie couramment depuis le milieu du XXe siècle. Elle signifie que l'on plaît à quelqu'un, surtout physiquement. En effet, en argot, le "ticket"est une marque d'intérêt physique, voire purement ***uel. PAS FOLLE LA GUÊPE Désigne quelqu'un de malin, de fin; Au milieu du XIXe siècle, le mot "guêpe" désignait une personne maligne, finaude, donc fine et non pas l'insecte. C'est d'ailleurs pour ça qu'on appelait "guêpières", ces gaines que les femmes se mettaient autrefois pour se comprimer la taille et ainsi devenir plus fine. RACONTER DES SALADES Signifie aller trop loin, exagérer; Signifie raconter des mensonges, des histoires. Une salade est un ensemble d'ingrédients divers qui se marient bien entre eux pour donner un mélange facile et agréable à avaler. Expression du XIXe siècle qu symbolise le mélange d'un peu d'humour, d'excuses imaginées, du vrai et du faux et de l'assaisonner d'un ton convaincant.