! Viens , remontons ensemble ces beaux sentiers
où bien souvent, petite fille je me suis écorchée les genoux.La tête pleine de fleurs, j'imaginais la vie en rose.Inconsciente du temps, j'aimais m'abandonner aux grands plaisirs des saisons , que je trouvais fort jolies.Promenades à travers champs drapés de coquelicots, seule la grandeur des sommets égalait ma folie.
Là, dans ce pré, jadis couvert de belle luzerne, je m'amusais à faire le chasseur en quête de crapauds.Munis d'armes fictives, mes frères en chefs de caserne, donnaient des ordres...pas moyen de repos ni de répit.
Au loin là bas, au pied de la petite colline bleue, nous deterrions des truffes noires.Véritable butin , que nous mettions sous cendres brûlantes dans un creux...fin délice, pour nous les enfants aux yeux mutins.
Derrière la pinède se trouvait la source où nous allions , joyeuse ribambelle, écouter le roucoulement des filles pour les prétendants, qui fous furieux, filaient à la douce sous nos huées...point méchantes cependant.
Sous ce grans noyer, se hissait toujours notre tente.Témoin de nos jeux et de nos éclats de rire...nos lèvres eternellement gercées de couleur orange, pour avoir mangé des noix crues au gout amer et subtil.
Là, dans cet étang qui doucement coulait vers le vieux moulin; nous offrions nos corps à l'eau effrayant ainsi les sages nénuphars.
Arrêtons nous .Veux -tu? sur ce petit monticule, où jadis, avec mes grands espoirs , je dessinais l'élègie de mes jours feignant ignorer l'orage qui allait éclater au loin.