Merci cher ami pour votre long article, intitulé sous un joli titre : la SAEP devoir ou droit à l’existence ? bien sûr votre question est légitime et mérite un grand débat, mais je souhaite quand même vous faire partager quelques remarques
Tout le monde ne met pas les syndicats dans un même (sale) panier. D’ailleurs vous parlez de quels syndicats ? les centrales syndicales ou les syndicats sectoriels ? on ne peut pas comparer l’incomparable…comment comparer SAEP qui est un syndicat sectoriel, jeune, et limité dans l’espace et le temps : dans l’espace, il ne dépasse pas le primaire, dans le temps, il est simplement lié à ses revendications. Un syndicat jetable dit-on ! comment la comparer à de grandes centrales syndicales
La balkanisation du monde syndical, comme d’ailleurs tous les systèmes de valeurs, n’est pas le résultat d’un programme ou d’une stratégie, mais juste des réactions face à la crise que connaît l’action syndical, mais des réactions non réfléchies et qui aggravent cette crise
Le pullulement des syndicats est certes un symptôme de la crise, mais ce pluralisme forcé ne permet pas de dynamiser l’exercice de la liberté d’expression et de choix, mais au contraire, il affaibli encore l’union de la masse laborieuse
L’autonomie du syndical et son indépendance à l’égard des partis politiques n’est jamais la préoccupation de SAEP, comme vous le soulignez, mais je peux vous affirmer que le secret de son apparition n’est rien que la promotion, surtout après le passage des premiers groupes des instituteurs à l’échelle 11
La réussite des grèves n’est que relative : la plupart des enseignants profitent de l’occasion pour se reposer et voyager ! appelez à un sit-in ou à une marche et vous allez voir combien seront présents ! renouvelez l’appel maintenant à la grève, après les prélèvements des salaires, et vous verrez les jours de grèves n’ont plus le luxe d’êtres payés
C’est l’Etat qui a procédé aux prélèvements, et non pas les syndicats représentatives. Que voulez vous qu’ils fassent ? vous avez oublié que vous êtes un syndicat autonome ? voulez vous qu’ils défendent vos intérêts ? mais vous les avez traités de traîtres
Vous avez parlé de la classe ouvrière, des classes sociales, des masses…à ma modeste connaissance SAEP veut dire syndicat autonome de l’enseignement primaire, et je ne vois pas où se trouve la liaison avec les ouvriers et le reste de la société
Nous serons peut être d’accord de décrire la réalité déplorable de l’action syndicale, mais quand vous défendez la création d’autres entités, nous sommes convaincus que la meilleur solution est de militer au sein des organisations existantes pour corriger l’action syndical dans l’espoir de créer un front syndical unifié. Ce sont les traîtres et les bureaucrates qui doivent partir, alors que les vrais militants doivent piloter le changement
Dire que la démocratie interne est absolument absente au sein des syndicats dits traditionnels est trop exagéré, certes les choses ne vont pas toujours comme il faut, mais je n’incrimine pas toujours ces dirigeants qui s’accrochent à leurs avantages et leur situation d’interlocuteur avec le gouvernement. Je reproche à la classe ouvrière, surtout les enseignants, leur retraite et leur démission des syndicats donnant l’occasion à la prolifération de la bureaucratie. Toute la responsabilité est celle des enseignants qui devraient êtres la base, les gardiens et les pilotes de l’action syndicale. Qu’attendez vous de ces enseignants qui envahissent les terrasses des cafés et lancent des flèches de néantisation et de critiques sans aucune action de leur part.
La responsabilité historique nous l’assumons tous, et si vous croyez que la création de SAEP est une réponse à la bureaucratisation de l’action syndicale, je m’excuse de dire que vous rêvez ! car les deux années de présence de ce jeune syndicat ont révélé des comportements bureaucratiques graves tant qu’au niveau national que local. Je ne citerai que deux exemples pour vous montrer que les décisions prises par les nouveaux dirigeants ne sont pas le fruit de concertations avec la base
l’appel à 2 jours de grève qui se sont coïncidés avec l’examen professionnel. Au lieu de corriger son erreur, le bureau national a commis une autre plus grave, il maintient la grève et demande aux candidats au concours de porter des banderoles. Mais aucun n’a tenu la grève et aucun n’a porté de banderole
la dernière grève de 10 et 11 février, qui est passée sous l’ombre de celle de la CDT (ennemi numéro 1 de la SAEP). Est-elle vraiment le fruit d’une concertation ? je ne crois pas
SAEP a-t-il le droit à l’existence ? une telle chose est banale, tout le monde a le droit de créer un syndicat, mais la question qui se pose c’est la valeur ajoutée par un tel syndicat.
SAEP a-t-il le devoir d’exister ? alors là je ne crois pas les syndicats ne manquent pas, ce qui fait défaut chez nous ce sont les vrais militants