Ce que je me rappelle très bien comme si c’était hier et qui restera gravé dans ma mémoire c’était le deuxième jour de la signature du PV le 17/9/1986 exactement.
Je devais rejoindre l’école auxiliaire la plus lointaine de la centrale et la plus reculée du monde civilisé.
La nuit du PV, je l’ai passée dans une chambre d’hôtel, une chambre décente avec un lit et des draps bien propres sans me rendre compte que c’était ma dernière nuit du monde de la propreté.
Le lendemain, après avoir ramassé mes cliques et mes claques, j’ai pris un taxi qui mène au village. J’ai dû attendre presque toute la journée dans un café le départ d’un camion ; qui à son tour va me déposer près de l’école et continuer son chemin après.
J’étais seul au beau milieu d’une école dépourvue de tout. Plus le soleil s’inclinait vers l’horizon, plus un sentiment d’amertume et de colère me saisissait, j’avais la gorge serrée et me demandais ce que je faisais là ; moi le casablancais qui souriait tout le temps.
Je me ressaisis et poussai la porte de l’une des deux classes entrouvertes. J’avais passé la nuit sur les tables de peur d’être piqué par les scorpions.